Un prequel au meilleur film de science fiction/horreur de l'histoire, ce film qui nous a fait découvrir le monstre ultime du cinéma ? Qui d'autre que Ridley Scott pouvait s'y atteler ?

Le problème, c'est que le Ridley Scott d'aujourd'hui n'est plus celui qui réalisa Alien en 79 et Blade Runner en 82 mais bien l'homme qui a pondu des films comme Kingdom of Heaven et Robin Hood. Il n'est intéressé que par le caractère épique de ses productions et cela se voit dès les premiers plans de Prometheus : de grands paysages filmés en hélicoptères, avec une musique orchestrale insipide qui ne s'arrêtera qu'à la fin du générique, deux heures plus tard...

Après une première scène inutile, on enchaine sur une partie d'archéologie qui n'a aucun autre intérêt que de lancer la séquence suivante, celle que l'on attend depuis le début : le départ vers une planète à des années lumières de la Terre, sur laquelle tout indique la présence d'une vie extra-terrestre. Cela fait plus de 15 minutes que la projection a débuté et le film commence enfin !

Et là, on se retrouve en plein remake de l'original (mais pas pour bien longtemps) : un vaisseau dans lequel tout le monde se trouve en sommeil artificiel... Sauf l'androïde, David. Une fois la planète à proximité, les protagonistes se réveillent et se dirigent vers le buffet. C'est ainsi que l'on fait la rencontre de l'ensemble du casting et là, on se croirait tout droit dans un film de Michael Bay : il n'y en a pas un pour rattraper l'autre et on retrouve absolument tous les poncifs du blockbuster !

Vous ne serez pas étonnés d'apprendre que la scène qui suit est la grande scène d'exposition présentée par un hologramme...

La suite du film est affligeante de banalité :
- Phase 1 : on part explorer la planète ;
- Phase 2 : quelque chose nous fait peur, on rentre au vaisseau ;
- Phase 3 : une fois dans le vaisseau, on en apprend un peu plus sur les différents membres de l'équipage et on découvre, à notre grande surprise, que tout le monde a quelque chose à cacher...
- Phase 4 : c'est pas tout ça, mais faudra retourner explorer. Reprendre à la "Phase 1" et boucler...

Le film ne cherche même pas à créer une ambiance. Sérieusement, pourquoi faire ? On a des effets spéciaux et de la musique qui fait boom, alors pourquoi s'embêter à créer une atmosphère un poil intéressante, sombre et pesante ?

On nous vend le film comme apportant la réponse au grand mystère du film original : qui est le Space Jockey ? Suivez mon conseil : n'allez pas voir Prometheus pour avoir la réponse, vous serez déçus !

J'ai vu le film au Grand Rex, en 3D. Alors oui, cela fait plaisir de voir un film sur un écran plus grand qu'un court de tennis. Mais, mon dieu, la 3D ? Au secours. C'est le second film que je vois sur ce format (après l'horrible Avatar) et je dois dire que cette invention n'a rien à faire avec le Cinéma. C'est aussi inutile que gênant. Et ce n'est pas l'image extrêmement assombrie qui va arranger les choses...

Une chose est sûre : ce film sera le plus gros succès de l'année et une suite sera annoncée dans les prochains mois.

Quant à moi, je me sens sale et la seule chose qu'il me reste à faire est de revoir Alien !
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le 29 mai 2012

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