LV-426 et LV-233 ne font qu'une
J'avais lu peu de rumeurs et d'annonces avant d'aller voir Prometheus. À la fin du film, j'ai finalement eu le sentiment voulu par l'équipe : ce n'est pas tant un préquel de la saga Alien, celle-ci fonctionne très bien sans Prometheus, mais une manière de relancer une franchise en partant d'un même univers. En fin de compte, c'est finement joué. Et il est vrai que la fin de l'histoire, le twist final, donne vraiment envie de voir la suite. Je n'en dis pas plus.
Aussi, si vous recherchez ou vous attendiez à retrouver l'univers et les mêmes sentiments d'oppression que la quadrilogie, vous resterez sur votre fin. On est sur du gros cinéma d'action qui contente à la fois un public fan du genre mais aussi aux spectateurs plus attentifs aux personnages et aux ressorts propres à la saga (les androïde par exemple) et à la science-fiction en général. Malgré quelques événements un peu lourdingues, l'ensemble a été pour moi captivant et j'ai véritablement hâte de voir la suite. Mention spéciale à l'introduction au passage.
Un petit point hors critique par contre :
Le souci majeur des préquels de science-fiction est la représentation de la technologie. Un préquel se passe avant une saga mais est réalisé aujourd'hui, d'où un gros problème de raccord. Dans Alien le huitième passager, tourné en 1979 mais se déroulant en 2122, le vaisseau Nostromo se conduit aux claviers avec des interfaces en lignes de commande, même le super ordinateur « Maman » n'est même pas capable de comprendre la parole humaine ni de parler ! (HAL9000 le fait pourtant très bien). C'est en fait la technologie de l'époque, le tout début de l'informatique grand public. Dans Prometheus, tourné en 2012 mais se déroulant en 2089, le vaisseau est bardé d'interfaces tactiles et holographiques, bref comme dans tous films de SF... Donc il faut croire que dans l'univers d'Alien, l'humanité a technologiquement régressé...
Non, je chipotte bien sûr. C'est davantage pour se conformer à l'attente du public qui est de voir des effets visuels supermegacool. Néanmoins, quand un réalisateur prendra cet élément en considération pour faire un préquel, on peut tout à fait imaginer un univers retro-technologique intéressant, je lui tirerais mon chapeau.
Un second point hors critique :
#SPOILER#
Un point qui est beaucoup spéculé sur Senscritique, est de savoir si l'action de Prometheus et de Alien le huitième passage se déroule sur la même planète.
J'ai exclusivement lu que l'action se déroulait sur deux planètes différentes. Les raisons avancées sont les suivantes : les noms des planètes sont différentes (LV-426 pour Prometheus, LV-223 pour Alien) ; le Space Jockey à la fin de Prometheus meurt dans la capsule de sauvetage alors qu'un Space Jockey est découvert sur son télescope dans Alien. Donc cela ne pourrait pas être sur la même planète.
Je défends l'idée que LV-426 de Prometheus et LV-223 de Alien le huitième passage et de Aliens 2 le retour ne font qu'une.
Elles ont de noms différents. D'accord, mais elles font parti du même système solaire, Zeta Reticuli.
Elles ne se ressemblent pas à la surface, oui à première vue. La différence de paysage est importante : pyramides et grandes lignes pour LV-426 de Prometheus, paysages accidentés pour LV-233 de Alien. Or, on peut émettre l'hypothèse que la dévastation du paysage de LV-233 d'Alien est dû au décollage et au crash du vaisseau des Prométhés, qui était à l'origine sous la pyramide.
Un point commun important : le vaisseau sur LV-426 et LV-233 sont tous les deux des épaves, sûrement victimes d'un crash.
Concernant le Space Jockey, dans Prometheus il meurt dans la capsule de sauvetage alors que dans Alien il est découvert « fossilisé » sur son fauteuil. Or dans Prometheus, l'extra-terrestre à sa mort ne porte pas de combinaison. Il est d'ailleurs recouvert de cette combinaison et du casque lorsqu'il s'installe aux commandes du télescope. Dans Alien, ce qui est découvert par l'équipage c'est une combinaison et un casque. Mais rien n'indique qu'il y ait quelqu'un dedans...
D'ailleurs, si ce n'est pas sur la même planète, qui aurait pondu les œufs sur LV-223 dans Alien ?
Enfin, l'indice qui me semble le plus important vient de Alien la résurrection. À la fin d'Aliens 2, LV-233 est détruite. Dans Alien la résurrection, des scientifiques clonent l'ADN de Ripley récupéré sur Fiorina 161. Ces scientifiques travaillent pour la compagnie. La compagnie saurait qu'il y a deux planètes : LV-233 détruites mais il resterait LV-426 de Prometheus. Alors pourquoi s'embêter à récupérer de l'ADN dans une cuve de plomb en fusion alors qu'il suffirait de retourner sur LV-426 ?
Après, vous allez me répondre pourquoi les deux planètes portent-elles des noms différents ? La réponse vient encore de la compagnie. Dans Prometheus la compagnie découvre des choses extraordinaires mais l'expédition est un fiasco. Alors autant garder l'expédition secrète ou du moins maquiller les événements avant d'essayer d'y retourner de manière détournée, en changeant la nom de la planète et en envoyant non pas des missions d'exploration mais des chauffeurs routiers de l'espace ou des colons, puis de récolter les fruits des découvertes. L'attitude des androïdes, Ash en tête, va clairement dans ce sens.
Après, il y a malheureusement des éléments qui jouent en la défaveur de mon analyse : d'après l'androïde David il y a d'autres vaisseaux ; dans Alien, le « Space Jockey » découvert semble être victime d'un chestbuster (néanmoins, le trou est tout petit comparé à ce qui est arrivé au Space Jockey de Prometheus)
Voilà, pour toutes ces raisons, LV-426 et LV-223 ne font qu'une.