Les prequels, c'est comme la guerre et la maladie, ça devrait pas exister.

Prometheus donc. Attention spoilers.

J'espérais qu'à défaut du chef-d'œuvre sur-buzzé qu'on nous vend depuis des mois on puisse avoir un truc un peu malade sur lequel on pouvait gloser...

Même pas.

C'est juste... affligeant... Que ce soit en tant que SF un peu réflexive (le thème principal a déjà été traité mille fois et de manière bien plus intelligente) ou en tant que blockbuster (c'est affreusement chiant, ce qui n'est pas nouveau chez Ridley Scott mais dans Alien ou Blade Runner l'ennui était plus ou moins justifié par ce que le scénar' voulait exprimer — attente, angoisse, enquête désabusée — et surtout sublimé par une certaine sidération).

Mais surtout POURQUOI nous avoir mené en bateau tout ce temps sur le fait que le film soit un prequel-oui-mais-en-fait-pas-vraiment-c'est-plus-compliqué-gnagnagna ?

C'est. Un. FUCKING. Prequel. Tout est là, c'est le même univers, la même mythologie, pourquoi autant de minauderies, pourquoi autant de mystères pour vraiment pas grand chose (le plan final débarque comme un twist alors que c'est ce qu'on attend depuis le début du film)...

Avec son scénar' péteux qui ne va nulle part et son absence totale de rythme, le film donne vraiment l'impression de ne jamais démarrer. C'est à la fois le prequel d'Alien et son remake peine-à-jouir, avec diverses menaces (les ingénieurs, leurs bêbêtes protéiformes, leurs virus bizarroïdes, les membres de l'équipage infectés) jamais totalement exploitées et qui complexifient inutilement une idée de départ forte (le corps étranger qui grandit à l'intérieur de soi) jusqu'à le transformer en concept gigogne à peine compréhensible.

Les acteurs sont assez médiocres (Fassbender joue comme une patate). Et si la direction artistique est impeccable on est TRÈS loin du génie visionnaire de l'esthétique d'Alien et de Blade Runner.

Que reste-t-il à sauver ? Les effets spéciaux, même si on comprend mal pourquoi le personnage centenaire du patron de Weyland est interprété par un acteur "jeune" horriblement mal grimé plutôt que par un acteur "vieux" sur lequel il n'était pas forcément utile de coller 10 kilos de latex pour faire illusion. Ha et ce n'est pas la pire utilisation de la 3D que j'ai pu voir, il y a quelques effets de particules bien sympas.

C'est tout.
Tonton_Paso
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le 2 juin 2012

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Tonton_Paso

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