Sidney Pollack, Robert Redford, Natalie Wood, du beau monde à l'affiche de ce Propriété Interdite. Redford est encore jeune, dispose d'un emploi de connard en chef, il le sait, il l'assume mais il faut bien vivre en temps de crise. Wood, elle, campe une jeune femme ravissante étant la Starr du village avec deux "r". Quand ils se croisent, elle tombe amoureuse de cet homme venant d'ailleurs.


Commence alors un jeu plein de sensualité et de dureté sociale rudement bien organisé par Pollack. Alors que Starr et son bel homme se découvre au fil des minutes et des rencontres, on se rend compte que Pollack livre bien plus qu'une romance. Il présente une critique sociale, une fresque sociale d'un bled pommé sacrifié sur l'autel du profit et de la crise. Tout un village se retrouve au chômage à cause d'un seul homme : celui dont Wood est amoureuse.
Alors Pollack habit sa fresque sociale d'une fabuleuse histoire amoureuse impossible. Tout le village n'accepte pas cette relation, tous les hommes jalousent cette homme qui leurs prend tout : leur idole, leur moyen de vivre. Mais pire que tout, il leur prend leur honneur et leur fierté.


Entre romance et fresque sociale, Redford et Wood forme un couple inaccessible, magnifique et sensuelle. En même temps, les deux sont beaux et talentueux. Wood capte le regard évidemment. Redford lui joue facilement, avec une distance et un humour piquant comme il faut.
Mais comme toujours avec Natalie Wood, tout ne va jamais comme prévu ! Faut pas déconner quand même ! Alors évidemment, rien ne fonctionne comme prévu. Comme rappeler par d'où elle vient, par un passé qu'elle a toujours voulu quitter mais qui au moment fatidique la rattrape. Pourtant elle avait tout fait : le séduire, lui résister, l'aimer, fuir sa ville et sa culture, le retrouver, l'aimer mais rien n'y fait. La société américaine est encore trop rigide pour accepter leur histoire.


Tout cela ressemble un peu à la Fièvre dans le Sang (bien plus puissant socialement tout de même). Une fresque sociale montrant toute la crise économique et sociale américaine à travers une histoire d'amour formidablement menée et foutrement sensuelle. La doublette est romantique et belle à voir. Une très belle romance en sommes mais aussi bien plus.

Halifax

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