Au plus près de son étoile
Toujours placée au plus près de l’humain, la caméra d’Alice Winocour ne quitte pas une seconde son duo de tête, et là où la déchirure tragique occupe d’ordinaire une scène ou deux aux effets...
le 27 nov. 2019
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Proxima décrit avec justesse et simplicité le tourment d'une femme tiraillée entre l'accomplissement d'un rêve d'enfance, le but de toute une vie, et son rôle de mère, coupable et déchirée face à la perspective de vivre loin de sa fille, d'abord durant quelques semaines puis ensuite pour une année entière.
Le choix n'est pas évident entre se réaliser en tant qu'individu et s'accomplir au sein de sa famille. C'est vrai pour chacun d'entre nous et plus encore pour ces cosmonautes/astronautes/spationautes dont chaque voyage dans l'espace peut être sans retour. Vivre au loin, profiter des siens par intermittence, implique forcément de manquer des étapes, notamment dans la vie de ses enfants : des nouveaux camarades de jeu, un petit copain secret, une très bonne note en math... Difficile aussi de réconforter sa fille par téléphone ou séparée par une vitre.
Par ailleurs, quelle aventure plus exaltante qu'un trip dans l'espace ? Comment refuser ?
Le film doit beaucoup à Eva Green, beauté un peu froide sublimée par le feu intérieur qui brûle pour sa fille et qui éclaire son visage à chaque retrouvaille. Face à elle, la petite Zélie Boulant-Lemesle est également très convaincante, tantôt joyeuse quand elle revoit sa mère ou rongée par l'inquiétude, le visage grave et fermé, un peu accusatrice.
C'est un très beau duo que cette mère et cette fille qui s'aiment énormément et font la dure expérience de la séparation.
Le film est haletant sans rebondissement spectaculaire. On peine avec l'héroïne durant le difficile entrainement qu'elle suit au quotidien, à la fois physique et moral, coupée de sa fille et pleine de culpabilité. On souffre avec elle, on la comprend, on se réjouit aussi des quelques moments de complicité avec ses deux coéquipiers, dont l'américain Mike (Matt Dillon), un poil misogyne mais en définitive lucide et rassurant. Et lorsque la fusée décolle, c'est un peu comme si on se trouvait dehors, en pleine nuit, avec les membres de la famille et qu'on applaudissait avec eux. Un joli moment d'émotion.
Créée
le 7 déc. 2019
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