"Elle ? Elle n'aurait jamais fait de mal à une mouche !"

Que l'on soit cinéphile, cinéphage, spectateur lambda et même si l'on a jamais mis les pieds dans une salle de cinéma, Psychose fait partie de ces films dont on a tous déjà entendu parlé. Sans connaître la filmographie du maître on connait pourtant déjà tous la scène principale du film et son thème devenu culte. Psychose est indéniablement l'un de ces longs-métrages qui ont fait le cinéma.

Pour ma part j'ai mis du temps à découvrir Psychose, par choix car je voulais découvrir d'autres films d'Hitchcock avant celui-ci, tant il semblait particulier et singulier. Je suis assez content de moi sur ce coup là, car Psychose s'apprécie beaucoup, je trouve, en partie grâce à tous les gimmicks propres à Hitchcock, dont il use ici avec une majesté follement réjouissante. Le noir et blanc impeccable vient souligner toute la finesse de la mise en scène. Cette dernière s'avère réussie dans la mesure où elle ne tombe pas dans la surenchère contrairement à beaucoup d'autres films du maître. Hitchcock va à l'essentiel et opte pour une redoutable efficacité, ce qui rend le film très accessible malgré son sujet. Psychose à bien des égards s'avère être le fruit d'un travail intense et passionné. Tout se ressent dans l'écriture et la tension, c'est véritablement du pur suspense.

On notera aussi bien évidemment la justesse de tout le casting, Anthony Perkins bien sûr, troublant et ambigu, mais aussi inquiétant. La belle Janet Leigh, blonde Hitchcockienne un peu hautaine mais délicieuse. Vera Miles aussi, magnifique et juste. Que dire également de la superbe composition de Bernard Herrmann si ce n'est qu'elle vient sublimer l'ensemble et lui conférer toute la tension nécessaire. Il se dégage aussi du film une certaine once de poésie, cette maison surplombant le motel, qui a inspiré la plupart des maisons hantées de la culture populaire. Le regard malicieux et presque innocent pourtant de Norman Bates, tel un enfant prêt à faire des bêtises, terrant au plus profond de lui-même un sombre secret. Cette "mère" que l'on ne voit jamais et que l'on redoute pourtant. Tout dans Psychose semble être le fruit d'un amour sans bornes du réalisateur pour son sujet et ses personnages.

Psychose est incroyablement efficace encore aujourd'hui. Hitchcock signait ici l'un de ses plus grands films, et ils sont nombreux. Une preuve, s'il en fallait encore une, qu'il était le maître du suspense.