Psychose ou la grande maîtrise du suspense

Bon, pour commencer, je ne me cacherai pas en affirmant que j'ai écouté ce film de ma propre personne. Bien évidemment, Psychose est l'un de ces incontournables cinématographiques pour tous ceux qui veulent se lancer dans un marathon de classiques « à voir ». Et j'avoue que, de prime d'abord, si je n'avais pas reçu les critiques positives des blogueurs et de mes professeurs, mes connaissances sur ce film se seraient limités à la fameuse scène de la douche, comme tout le monde...


Pourtant, je l'ai fait, j'ai écouté, dans l'obscurité la plus troublante, le chef-d'oeuvre d'Hitchcock (je dirais au moins une fois, parce que je prévois le réécouter), un 3 de janvier, alors qu'il régnait dans ma maisonnée un silence angoissant. Et je peux dire que, même sans cette petite mise en abyme, j'embarquai facilement dans le suspense que nous tendit le réalisateur tout au long de l'histoire!


En effet, je ne dirai pas qu'Hitchcock était un génie, comme certains affirmeraient à l'exemple d'un oiseau qui s'envole majestueusement dans le grand vide qu'est le ciel (le réalisateur affirmait lui-même qu'il maîtrisait parfaitement son art, et que son public l'avait clos dans ce carcan où il devait toujours « faire mieux » que sa dernière sortie). Je dirai plutôt que la force d'Hitchcock est dans sa grande maîtrise du langage cinématographique qui caractérise le film de suspense.



Je [Alfred Hitchcock] m'intéresse à priori fort peu à l'histoire que je raconte mais uniquement au moyen de la raconter, c'est cela seul qui m'importe.



La grande force de Psychose repose en fait sur le comment il montre l'action, c'est-à-dire par les choix judicieux du réalisateur qui décide de nous faire vivre la psychose, et non plus seulement de la regarder.


Pensons à lorsque Marion roule sur l'autoroute et qu'elle se tourmente de son vol de 40,000$ ou, à la fin du film, lorsque Norman Bates, incarcéré en prison après avoir perpétué maints meurtres, parle et pense entièrement comme sa défunte mère, du moins l'image qu'il s'en fait. Il ne suffit plus de regarder un homme succomber dans sa schizophrénie ou de suivre la fuite d'une femme désespérée à travers l'Amérique: Hitchcock va plus loin en montant les séquences, le son et l'image pour que le tout nous paraisse plus intimiste, plus proche de nous. Nous avons réellement l'impression que Norman Bates, ce pourrait être nous, ou un proche!


Enfin, je conseille à tout amateur de la pellicule, qu'il soit débutant ou expert, de (re)voir ce film grandiose qui, à mon humble avis, a donné naissance à un imaginaire sociale encore très présent aujourd'hui.

FrancisThibeault
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le 4 janv. 2016

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