Peinture violente et exorcistique de son personnage par Anthony Perkins
Psychose III est bien meilleur qu'il n'y parraît à son premier visionnage. Au premier abord, le film surprend par sa tonalité plus sombre, plus noire que les films précédents. Dans ce film, on entre davantage dans la tragédie de Norman, son intimité. En efftet on le voit s'imaginer converser avec la momie de sa mère et lutter contre son influence possessive et meurtrière. On ressent également tout le poids de sa vie en solitaire (cf la première scène, ou il s'adonne à la taxidermie) dans son motel isolé en plein désert Californien. Anthony Perkins qui a ici l'opportunité de se mettre en scène, saisit celle-ci pour développer, avec brio, toute la sympathie qu'il a acquise envers son personnage, dont l'ombre l'accompagna tout au long de sa carrière. C'est un film d'auteur, une vision personnelle de l'acteur envers son personnage, qu'il joue, on le voit bien, de façon quasi-incarnée. Perkins joue avec force et violence, mettant ici beaucoup de lui-même dans Norman Bates. Son interprétation est très touchante car très sincère et sensible. Visuellement, le film a un charme assez saisissant : Les plans soignés, l'utilisation du décor, la photographie (Bruce Surtees) en lumière basse mais aussi finement colorée (dont ces couleurs chaudes type ocre), les positions de caméra en contre-plongée, le jeu expressionniste de Perkins (Norman parle peu et son visage est le siège de toutes ses émotions : joie, tristesse, peur, surprise ...). Un film réussi sur le plan émotionnel et visuel. Le scénario est très bon (même s'il se réfère beaucoup au premier film) mais n'est peut-être pas suffisamment développé dans le sens ou la fin arrive trop rapidement, de façon assez abrupte. Par ailleurs, comparé à Psychose II, le suspense policier à énigme est moins présent, mais c'est l'histoire, ici plus essentiellement centrée sur les rapports entre les personnages, qui le veut.
Film à visionner impérativement en DVD zone 1 d'Universal (et bientôt blu-ray region A de Shout! Factory) pour une restitution d'image et de son les meilleurs possibles à ce jour.
Au bilan, un travail solide d'Anthony Perkins en tant qu'acteur et réalisateur (Assez remarquable pour une premère réalisation). Cependant, un film un peu trop court avec une fin trop rapide et une atmosphère plus sombre qui peut dérouter certains spectateurs. Reste une suite particulière, mais finalement originale et réussie.