Spinning in Daffodils

Si Puella Magi Madoka Magica fut un gros coup de coeur pour moi, sa fin en revanche n'est pas forcément ce que j'ai préféré. Un peu trop gentille peut-être, malgré une vraie cohérence et une touche métaphysique appréciable. Disons qu'à mon sens cette série exceptionnelle méritait sans doute mieux. Arrive alors la trilogie de films tirée de l'anime. En effet, si les deux premiers longs-métrages ne font que reprendre la série (avec des voix refaites et une meilleure animation, me dit-on), le troisième, Rebellion, est en revanche une véritable suite à Madoka Magica, et lui sert carrément de conclusion définitive. L'occasion de pousser encore plus à fond le concept original, tout en finissant la saga en apothéose.

Ça commence pourtant de manière assez gentillette, on replonge dans l'ambiance rose bonbon, un peu naïve mais rêveuse du début de la série. On ne comprend pas immédiatement le lien avec cette dernière d'ailleurs, sans spoiler, les vingt premières minutes sont assez déroutantes après l'épisode 12. Mais le film révèle progressivement ses vraies intentions et on bascule dans quelque chose de beaucoup plus onirique. Pendant la majorité du temps, on a ainsi l'impression d'être plongé dans un rêve, le style graphique de la série est poussé encore plus loin, c'est bourré d'idées visuelles insolites, voire de purs délires. Et ça frôle le sublime par moments, je pense notamment à un voyage en bus très contemplatif. On est vraiment dans la continuation visuelle du style de la série, mais le format du long-métrage permet à Rebellion de pousser l'expérience encore plus loin, offrant au spectateur une véritable orgie graphique. Et les combats, peu nombreux, sont véritablement jouissifs, extrêmement stylés sans jamais tomber dans l'overdose.


L'histoire quant à elle, est surprenante à plus d'un point. Inutile de préciser que ceux qui n'ont pas vu la série (ou les deux premiers films, ça revient au même j'imagine) seront complètement largués. C'en est véritablement une suite et une conclusion. Le ton est un peu différent cependant, moins tragique, plus métaphorique et rêveur. On devine le film riche en symbolique, à nouveau ce n'est pas forcément ce qui m'intéresse à la base, mais nulle doute que les différentes interprétations doivent être enrichissantes. Il y a également un vrai twist ending, qui fait pleinement sens, nuance le tout et donne vraiment de l'épaisseur à un des personnages, tout en renouant avec un certain côté métaphysique. Très couillu, il permet d'apporter la VRAIE fin de Madoka Magica, celle qu'on attendait, nuancée, un peu interpellante (faut dire qu'ils partent loin dans le délire...) mais tout bonnement fascinante.


Au niveau des reproches, je soulignerais un relatif manque de cohérence à certains moments, et un peu trop de blabla explicatif. Disons que j'aurais parfois aimé que le film reste silencieux pour me laisser profiter de son atmosphère fascinante. Et si j'ai adoré le film, la série garde sans doute ma préférence pour son histoire plus poignante et tragique.

Ceci dit, Rebellion reste une suite et fin idéale à l'épopée Madoka, qui vaudrait le coup ne serait-ce que pour le trip visuel/métaphysique qu'elle propose. Ah oui et la musique est toujours absolument énorme, bien entendu.