J’ai rarement autant galéré pour voir un film. Pulp Fiction, quand je l’avais loué en DVD, le disque était pas en très bon état et il a fini par lâcher pile au moment où Uma Thurman faisait une overdose. Impossible de savoir si elle avait survécu et si le sympathique Vincent allait se retrouver avec le terrible Marcellus Wallace aux fesses. Bref, je me retrouvais face à un visionnage incomplet et impossible à poursuivre.
Mais la force de la volonté l’emporte et je fini par enfin voir le légendaire Pulp Fiction, un des films les plus aimés de tous les temps. Car oui, s’il y a bien un film que je vois tout le temps vénéré par une multitude de fans, c’est celui-ci. Le saint de saints, le plus Tarantinesque des Tarantino.
Donc enfin, je l’ai vu.
Bilan ? C’est cool ! Voilà…
Bon, c’est-à-dire, que je m’attendais à mieux. Je veux dire, Tarantino, c’est un de réalisateurs que j’adule le plus (Django Unchained et Kill Bill quand même), et quand on me vante pendant des années Pulp Fiction et qu’on me dit que c’est son meilleur film, j’en attendais quand même beaucoup. Ce que je remarque avec Tarantino, c’est que ses films de gangsters sont ceux qui me marquent le moins. Reservoir Dogs m’avait foutrement déçu (mais faudrait que le revois), et Pulp Fiction, j’ai beau trouvé ça ultra méga giga cool, ça n’empêche qu’à mes yeux, ça en fait pas un chef d’œuvre.
Je vois bien que le film est ultra méga giga bien réalisé et merveilleusement bien écrit. Après tout, les dialogues de Tarantino… c’est ce qui se fait de mieux dans le cinéma. Les personnages parlent de trucs complètement hors-sujet par rapport au film, mais ça marche. Genre, toute la discussion entre Jules et Vincent par rapport au fait que masser les pieds d’une femme mariée, c’est pas cool. Et puis y a la tirade de Jules avec son verset et son mythique « et tu connaîtras pourquoi mon nom est l’éternel quand sur toi s’abattra la vengeance du tout puissant » (tellement badass).
Ce qui me surprend aussi avec Pulp Fiction c’est qu’on a aucune notion du temps. C’est-à-dire que le film peut nous montrer un protagoniste important mourir pour ensuite nous raconter ses péripéties vingt minutes après comme si rien ne s’était passé. En fait, le scénario jongle constamment avec le passé, présent, future sans jamais qu’on soit perdu parce que les péripéties sont assez distinctes et bien posées pour qu’on comprenne tout et qu’on se laisse aller.
Et ce film est ultra méga giga cool (je l’avais pas déjà dit ?). Parce que les petites histoires entre différents gangsters qui s’entremêlent avec des situations complètement farfelues tout en nous tenant en haleine, c’est juste jouissif. On prend son pied devant Pulp Fiction. On navigue entre moments comiques (la séquence avec Tarantino en peignoir), et des moments de tensions folles (l’overdose de Uma Thurman ou les péripéties de Bruce Willis). Et le rythme est constamment maitrisé et on s’éclate.
Mais pour moi, Pulp Fiction, ça reste un bon gros film à mater entre potes pour le fun. C’est peut-être une bombe du divertissement, mais j’ai du mal à me dire que c’est un chef d’œuvre absolue. Pour moi, ça manque d’émotions et d’intensité dramatique pour que je sois vraiment pris par le film. On peut admirer les références, le rythme, le jeu des acteurs, bref, Pulp Fiction c’est maîtrisé, mais pour moi, c’est tout.

James-Betaman

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