A Bonnie Situation

Après un premier chef d'œuvre, il était évident que le deuxième film de Quentin Tarantino allait être attendu comme jamais. Pulp Fiction sortit 2 ans après, sans décevoir la critique qu'il lui offrit la Palme d'Or 1994. Méritée ?

Pulp Fiction, film construit sur la déconstruction de son intrigue multiple, à remettre dans le bon sens à la fin du métrage, est effectivement encore un très grand film. De par son interprétation, sans faille, surtout par John Travolta et Bruce Willis, vraiment étonnants et un supporting cast d'acteurs moins connus mais tout aussi performants, comme Paul Calderon ou même Quentin Tarantino ou par sa mise en scène, qui divise son film en trois parties, un vrai mélange des genres, où QT gère parfaitement le tout. Les scènes de dialogues sont astucieuses, les fusillades et autres scènes d'action réussies, mais la principale réussite, ce sont les scènes de comédies, mises en valeur par un metteur en scène en état de grâce.

Le scénario est évidemment le gros bon point du film, mêlant 3 histoires avant de les transformer en une seule, logique, jamais vraiment tirée par les cheveux et passionnante. Par exemple, on ne voit le personnage de Marsellus Wallace que de dos pendant une bonne heure et demie. A la seconde où on voit sa tête, avant même qu'on nous dise que c'est Marsellus, on le sait, tant les dialogues l'ont bien introduit. Ajoutons à ceci quelques mots d'esprits bien sentis, une avant-dernière séquence avec Harvey Keitel magistrale, et une musique incroyablement efficace et vous avez une réussite intemporelle.

Vous l'aurez compris, Pulp Fiction est un excellent film, un chef d'eouvre qui a sans doute mérité sa Palme d'Or, une suite logique à la carrière d'un ex-grand metteur en scène.