Pulp Fiction par Frankoix
Un hommage à la littérature de gare et à la contre-culture américaine qui est aussi l'un des films les plus surestimés de l'histoire du cinéma.
Tarantino et son complice Roger Avary ont construit un scénario découpé en "stories" sur-écrites, plus ou moins convaincantes et toutes imprégnées d'une intensité feinte et prétentieuse, et d'un humour un brin forcé. Sous un verni de "branchitude" et de private jokes pénibles et sans imagination, les (longues) scènes dialoguées entre les différents personnages ne sont que des bavardages vides et stériles (les conversations entre Bruce Willis et Maria de Medeiros sont interminables et d'un ennui ineffable). Le plus agaçant avec "Pulp Fiction", c'est qu'il s'agit d'une oeuvre qui cherche manifestement à devenir culte, à créer une connivence paresseuse avec le spectateur (on pense aux divagations de Travolta et de Samuel L. Jackson sur le "royal cheese", passées on ne sait comment à la postérité). Toutes ces "poses" déteignent également sur le casting: l'interprétation manque souvent de relief, à l'image du script. Seule Uma Thurman parvient à rendre son personnage formidable, authentique et fascinant: elle nous offre une performance tout simplement brillante; sa présence unique met momentanément l'ennui entre parenthèses.
Le travail du directeur de la photo Andrzej Sekula est très riche et nuancé; le plaisir de filmer de Tarantino est évident, mais ce qu'il filme aurait pu, aurait dû être plus intelligent, plus intéressant pour dépasser le côté "exercice de style". Ses chefs-d'oeuvre ultérieurs ("Kill Bill" et "Inglorious Basterds")révèleront un metteur en scène génial qui sait donner à ce qu'il raconte des enjeux dramatiques réels et un rythme réellement original.
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