Pulsions
7.4
Pulsions

Film de Brian De Palma (1980)

** Si vous n'avez pas vu le film et voulez conserver intact le goût de la découverte : ne lisez pas ceci **

Je ne m'attarderais pas à mettre en évidence les liens entre ce film et l'oeuvre d'Hitchcock (Psychose, etc...) car beaucoup l'ont déjà fait (et leurs analyses sont beaucoup plus complètes et pertinentes que celle que j'aurais pu vous délivrer) et surtout parce que je préfère m'attarder sur ce qui moi m'a fait énormément apprécier ce film : son inspiration qui vient aussi du giallo italien, genre que j'affectionne particulièrement.

Alors Pulsions n'en est pas un, pas assez de crimes par exemple, mais il pourrait en être une déclinaison à l'américaine.

Sexe omniprésent, que ce soit dans la (très bonne) scène d'ouverture du film, dans les causes directes / indirectes qui provoqueront la mort de l'héroïne ( Angie Dickinson), dans le métier de celle qui mènera l'enquête un peu malgré elle ( Nancy Allen), dans les motivations du meurtrier ou meurtrière, dans les scènes dénudés, etc...

Violence esthétisée dans la scène de l'ascenseur, ce sang plus rouge que rouge, les gros plans sur les lacérations faites sur le visage de la victime, l'hémoglobine masquant les chiffres de l'ascenseur, jusque dans la pose de l'héroïne, qui tendant la main pour être sauvée reproduit presque à l'exacte la posture d'Eva Renzi dans "L'oiseau au plumage de cristal" d'Argento (non je ne regarde pas tant Argento que j'en vois partout, je vous propose de vérifier par vous même à la fin de cette critique, non mais !)

Le meurtrier grimé / déguisé, vêtu de noir et surtout de gants noirs, commettant ses crimes à l'arme blanche, ici un rasoir mis énormément en avant et dont l'identité se veut une surprise à la fin du film dans un ultime rebondissement (bon ici c'est un peu loupé, l'identité de l'assassin se devinant aisément avant même que tout meurtre soit commis mais perso, j'm'en battais la rotule et pas qu'un peu)

Pour tout ça ce film m'a plu, m'embarquant de suite avec lui car De Palma réussit à poser une ambiance et ce dès le départ.

Comme si cela ne suffisait pas, j'adore la façon dont c'est filmé. Je vais donc être la dix-mille-soixante-douzième à dire que oui, la scène du musée est magistrale. Et pas que celle-ci. Au hasard, celle où, après que le tueur / tueuse ait été abattu, la caméra glisse lentement du témoin de la scène derrière la fenêtre au visage de Nancy Allen puis descend sur son corps dénudé, passe sur le rasoir qui repose au sol et se termine sur le corps sans vie de l'assassin... Le tout uniquement éclairé par les éclairs qui illuminent cette nuit orageuse : grandiose !

On va dire que j'en fait trop, mais comment terminer sans vous toucher un mot de la BO signée Pino Donaggio que j'ai adoré, aussi.

Vraiment, ce film, c'est purement ma came et j'aurais pu noter encore mieux si le scénar' avait était un peu plus fouillé.

Chose promise... :
L'oiseau au plumage de cristal / Eva Renzi
http://1.bp.blogspot.com/-hZ4IwsZaSAc/UKrBUOsTr9I/AAAAAAAALLc/PTVXjpHbZkk/s400/eva2.jpg

Pulsions / Angie Dickinson
http://1.bp.blogspot.com/-clhjyR_BKaY/UOzd6xXghuI/AAAAAAAAA9U/vao1i25LT7g/s1600/DressedtoKill7.JPG
Pravda
8
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le 17 janv. 2014

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