Punch-Drunk Love, fruit de ce que j'imagine être un pari alcoolisé entre le réalisateur Paul Thomas Anderson et l'acteur Adam Sandler, s'avère être un bijou poétique et comique d'une tendresse infinie.


C'est une redécouverte pour moi, en haute définition et vostfr ce coup-ci, ce qui n'est pas évident à trouver pour ce film tant il reste enfouie dans une filmographie incroyable, et c'est pourtant pas faute d'avoir gagné le prix de la mise en scène au festival de Cannes en 2002.
En effet, cette comédie romantique sur fond d'histoire vraie est incontestablement l'ovni de Paul T. Anderson, le film le plus libre, décalé et poétique du réalisateur. Un délicieux moment qui passe à une vitesse folle grâce à son rythme dingue et sa courte durée, la plus courte pour un film du génie Anderson.
Si Hard Eight, la première œuvre du monsieur n'est pas la plus mise en avant, ce Punch Love ne l'est pas plus, et pourtant il ne fait pas tache dans le catalogue magnifiquement fournie de PTA, tant il apporte une fraîcheur et une audace, une envie, un souffle onirique.


Jacques Tati, d'après les secrets de tournage, semble être une des grosses inspirations pour cette oeuvre, ce qui via le rythme, le brin de folie et la musique expérimentale tombe finalement sous le sens. Sans doute rincé par un Magnolia épatant, que le réalisateur et scénariste a voulu se lancer dans une courte durée, aussi simple qu'hilarante.
Ainsi il écrit ce film pour Adam Sandler, un artiste qu'il aime particulièrement et qu'il prend visiblement plaisir à mettre en scène, le laissant errer le temps de longs plans séquences croustillants. L'acteur dévoile ici une tendresse subtile à travers un personnage grotesque au costume bleu foncé. D'ailleurs tout est bleu dans ce film, ou blanc, un blanc immaculé qui rend cet univers à part, nous plongeant dans un trip assez jouissif.
Emily Watson, que j'avais connu avant ça dans le grandiose Breaking the Waves, change ici radicalement de rôle, incarnant une femme voyageuse au cœur tendre.
En voilà un duo original, qui marche d'ailleurs à merveille, accompagné de quelques acteurs non professionnels ainsi que le très grossier et génial Philip Seymour Hoffman, Mary Lynn Rajskub ou encore Luis Guzman déjà présent dans le second film d'Anderson, Boogie Nights.


En bref, Paul Thomas Anderson nous sert ici une tarte à la crème délicieuse, aussi drôle que légère, à la réalisation classieuse pour des décors minimalistes, et à la mise en scène énergique bordée d'une bande originale folle. Quand la photographie riche en couleurs et en flare éblouie la rétine.
C'est de cette œuvre que découle, j'imagine, les courts métrages suivants, Couch et Mattress Man Commercial.

-MC

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