(...) Véritable rupture dans sa filmographie, avec PUNCH-DRUNK LOVE Anderson délaisse le film choral et se focalise sur une histoire plus simple et moins chargée. Et ça se ressent dans la durée. On est bien loin des 3h04 éprouvantes (mais fabuleuses) de Magnolia. Avec ses 1h37, le cinéaste façonne une œuvre plus condensée et plus sincère, où l’émotion peut enfin prendre place. Une bouffée d’air revigorante et soignée. En mettant en scène la violence, l’emprisonnement, les personnages malchanceux, blessées ou esseulés, Paul Thomas Anderson ne s’écarte tout de même pas de ses thèmes de prédilection. Mais, il les distille ici avec parcimonie. L’histoire se concentre sur Barry, un trentenaire timide et complexé, passant le plus clair de son temps à collectionner les bons d’achat d’une marque de pudding. Depuis sa plus tendre enfance, il suffoque sous le poids de ses sept sangsues de sœurs, si bien qu’il n’a jamais pu faire sa vie, ni tomber amoureux. Jusqu’au jour où l’une d’entre elles lui organise un rendez-vous avec une troublante jeune femme se prénommant Lena…

Si Hard Eight traitait de petits malfrats jouant au black-jack, Boogie Nights du milieu de la pornographie, Magnolia du destin de personnages « malsains » ou solitaires, PUNCH-DRUNK LOVE est une ode à l’optimisme. Le mystérieux harmonium, l’amour, l’envie d’évasion font de ce film une ballade poétique oscillant entre agressivité, folie et délicatesse. Si l’on compare avec ses précédentes oeuvres, ce petit bijou cinématographique est plus doux, plus radieux. Même si dans l’air des entrepôts plane un parfum de pessimisme, la mise en scène brute et l’image tirant sur le bleu préparent tout en finesse cette histoire d’amour naissante, dans un monde désabusé (...)

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le 8 mars 2015

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