1989 est l'époque où Marvel n'était rien dans l'industrie cinématographique, et se bornait à vendre les droits de ses films à d'autres compagnies, pour le meilleur, et le pire (qui a dit Howard the duck ?).
Dans ce cas précis, The punisher a été accordé à la compagnie New World Pictures qui, sur la base de scénario d'un mec de 22 ans (!), Boaz Yakin, va réaliser la première version du tueur vengeur, dont suivront ensuite deux autres films, réalisés dans les années 2000, et une série télé sur Netflix en 2017.
Dolph Lundgren incarne ici Franck Castle, un homme sans pitié qui veut exterminer ceux qui ont assassinés sa famille sous ses yeux, et donc, pêle-mêle, il va casser du mafioso et du yakuza, deux pour le prix d'un !
Le grand mérite du film est qu'il est court : 1h29, et on doit sans doute ça aux talents du réalisateur, Mark Goldblatt, dont ce sera le deuxième et dernier long-métrage, mais qui est davantage reconnu pour son travail de monteur, en particulier du cinéma d'action. Il a ainsi monté les deux premiers Terminator, True Lies, Commando, Rambo 2, plusieurs films de Paul Verhoeven, et tant d'autres... autant dire que le type sait filmer, même si les influences sont quand même bien visibles.
Comme on peut juger d'une scène où un jouet s'approche du Punisher, qui est une copie conforme d'un plan de Terminator ou d'un travelling dans les couloirs de la police qui renvoie aussi au film de Cameron...
Mais malgré ça, c'est très efficace, avec un Dolph Lundgren amaigri dont le rôle lui va comme un gant, et dont sa maison est en fait les égouts, où il aime méditer nu ! On retrouve aussi dans le casting Louis Gossett Jr, qui joue évidemment un flic, et le méchant du film qui est incarné par Jeroen Krabbé, échappé de chez Paul Verhoeven.
Le film n'échappe pas à son budget limité, mais il est généreux en termes d'action et de morts à tout va, dont certaines sont très violentes et à la limite de la morale. C'est là aussi qu'on se rend compte que dans le violence, par rapport aux films actuels, le niveau de sanguinolent a baissé. C'est également un peu cliché, avec les yakuzas qui sont rabaissés à des bridés, mais The Punisher a tout du film bis, et qui a encore aujourd'hui une grosse réputation.
Ça fait partie de ces plaisirs coupables que j'ai eu grand plaisir à découvrir.