Œuvre indispensable du contestataire en herbe, Punishement Park est une docu-fiction qui ne fait pas dans la dentelle.

Le pitch :

En pleine guerre du Vietnam, les USA décrètent le MC Carran Act, une loi qui permet à l'État Américain d'arrêter qui il veut, quand il le veut, à partir du moment où la personne arrêtée est susceptible d'être un danger pour la nation.

C'est pour cette raison qu'un groupe de jeunes activistes sont arrêtés et jugés par un tribunal autoproclamé.

Le jugement est bien entendu biaisé, et les accusés ne peuvent échapper aux peines de prisons prononcées (qui sont bien entendu totalement disproportionnés) que si ils acceptent un jeu morbide : atteindre un drapeau américain situé à des kilomètres à l'intérieur d'un désert aride.

Pour faciliter les choses, ils n'ont pas d'eau, pas de nourriture.


Punishement Park est une bombe, un coup de poing...d'abord grâce à sa réalisation d'un réalisme vraiment troublant. Impossible de savoir que l'on a affaire à une œuvre de fiction si l'on n'est pas prévenu à l'avance.

De plus, et c'est surement ce qui donne encore plus de portée à ce film, aujourd'hui on y croit....et plus que jamais.

Vu la politique américaine de ces dernières années (Guantanamo par exemple) et vu tout simplement la marche du monde moderne, le message de Punishement Park ne prend pas une ride et c'est tout le drame de notre époque.

On se vante d'avoir fait évoluer les mœurs, de vivre dans une époque de tolérance sexuelle, d'égalité des sexes.etc, oui c'est vrai...homos, femmes, noirs, arabes, blancs...on est aujourd'hui tous aussi égaux dans la soumission à une idéologie unique, à des états qui n'ont que faire de l'individu.

C'est cet état de fait que Peter Watkins entendait dénoncer en 1970 avec Punishement Park, comme avec l'ensemble de sa filmographie.

Les activistes dans Punishement Park sont jugés par des américains moyens ( américains, mais ils pourraient tout aussi bien être français, chinois, polonais ou ouzbek ) qui défendent avec une forte conviction l'ordre établi.

Ils sont persuadés que ceux qui veulent autre chose, qui aspirent à une autre société, ne sont que des parasites qui empêchent la bonne marche de la machine sociale.

Il faut donc les traiter comme tels, et déparasiter la société par tous les moyens possibles, peut importe qu'ils soient ou non considérés comme en accord avec les droits de l'homme.

En effet, pourquoi respecter les droits de l'homme avec des gens que l'on ne considère pas comme humains ?

Et pourtant, on tente quand même par pure hypocrisie kafkaïenne de faire croire à un semblant de justice en accordant un avocat de la Défense à des accusés bien qu'ils soient de toute façon coupable.

Coupable de croire à un autre monde, coupables de ne pas accepter d'être des moutons dociles et asservis, coupable d'exprimer leur désaccord que ce soit pacifiquement ou par la violence.


Bref, Punishement Park est à voir, et à revoir, surtout quand on sait qu'il n'y a pas longtemps ont été votés aux USA les lois « Patriot Act » qui permettent à l'Etat de détenir sans limite de temps quelqu'un soupçonné de terrorisme.

Shotarok
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le 25 sept. 2010

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Shotarok

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