Val Guest, un des réalisateurs phares de la Hammer de 1955 à 1961, revient à la maison en 1970 pour réaliser ce film qui ponctue le cycle "Préhistorique" de la célèbre firme (3 films de 1966 à 1970). A cette époque, la Hammer a déjà amorcé son déclin et éprouve beaucoup de difficultés à retrouver le lustre d'antan. Les recettes traditionnelles qui ont fait sa gloire sont éculées. On introduit de plus en plus d'érotisme dans les scénarios mais cela ne suffit pas pour faire revenir le public en masse dans les salles.
"Quand les dinosaures dominaient le monde" fait la part belle à l'érotisme soft et aux effets spéciaux de stop-motion qui animent de belle façon plusieurs dinosaures. La photographie est très belle, les filles super canons et les scènes avec les dinosaures valent vraiment le coup.
Pour le reste, c'est un nanar tiré en longueur qui fait bien marrer. Les hommes et femmes préhistoriques sont soigneusement coiffés, habillés de peaux de bêtes parfaitement ajustées et utilisent un langage répétitif (Hakita veut dire la fois "regardez", "venez", "quel con!" ou "j'ai faim"). Les scènes de jalousie féminine sont anachroniques et donnent droit à des tirages de chignons érotiques, il ne manque que la boue et ce serait parfait.
La préhistoire de la Hammer est un univers fantasmé, situé entre les Pierrafeu et Barbarella. Le ton ressemble plus à celui d'une bande dessinée qu'à un film. Dommage qu'il n'y a pratiquement aucun humour, cela aurait mieux collé au ton du film de se prendre moins au sérieux.
Dommage aussi que ce soit tiré en longueur, sinon, c'était parfait pour un visionnage familial avec jeune enfant (on lui cachera juste les yeux une ou deux fois)
La bonne nouvelle; c'est que ça se visionne en VO sans problème, seul le début du film présente la situation en voix-off mais ça dure 2 minutes.
Malgré les défauts, les anachronismes, les facilités scénaristiques, les situations absurdes parfois désopilantes, le film recèle un bon capital de sympathie et mérite vraiment sa vision, ne fut-ce que pour ses scènes clefs, quelques bonnes idées et les bimbos préhistoriques.