Me voilà à critquer le spectacle d' Alexandre Astier sur Bach. Alexandre Astier nous livre un spectacle qui oscille en permanence entre les rires et les larmes. Comme dans Kaamelott, il incarne ici un personnage (le compositeur Jean-Sébastien Bach) confronté à la bêtise et l'ignorance de ses contemporains, mais aussi et surtout à ses propres faiblesses.
J' aime bcp Alexandre Astier. C' est une météore, dans le paysage médiatique. ça change. C' est quelqu' un de subtil, et intelligent.
Au hasard d'une prétendue journée d'initiation à la musique, Astier-Bach nous dévoile sa vie, ses nombreux enfants morts en bas âge (10 sur 20 ! et ce n'est pas une note), ses conflits avec les autorités (le roi, l'église catholique, lui qui est luthérien), et quelques principes de base de sa musique ("la plus régulière et la plus ininterrompue") et de la musique en général (française, italienne, chinoise, africaine...). Il y a même une séquence de création à partir d'un thème lu dans des miettes de pain !
Bach étale sa musique, son savoir pour mieux masquer ses fêlures intimes. Ceci est mis en évidence par les nombreux apartés qui émaillent le spectacle : la lumière sur scène se réduit brusquement en un faisceau sur le personnage qui nous livre alors ses angoisses et ses souvenirs les plus sombres. A côté, en pleine lumière, il est infect avec ses visiteurs ou ses élèves incarnés par le public.
En droite ligne d'un Pierre Desproges, ce genre d'humour frise la condescendance et le mépris, sans jamais y parvenir, car il y a toujours une incongruité qui l'empêche, que ce soit d'ailleurs dans les mots, le ton ou les mimiques d'Astier. Astier qui se révèle grand acteur, capable d'occuper toute la scène avec pour principal accessoire... un clavecin. Astier emploie quelques techniques mises au point dans Kaamelott, dont les fameux écarts de langage, les expressions argotiques et incongrues. Mais il déploie aussi un talent que l'on soupçonne à peine au détour d'un épisode de la série arthurienne : c'est un grand amateur de musique, qui joue du clavecin et de la viole de gambe.
Bref, c'est du rire cérébral, cultivé, intelligent. Cela me fait penser à ce sketch de Jean Yanne dans lequel deux camionneurs analysent le plus sérieusement du monde une œuvre pour orgue... de Bach. Cerise sur le gâteau, je pense qu'il n'est pas nécessaire d'apprécier Bach ou la musique baroque pour apprécier ce spectacle. Pour preuve : à titre personnel j'aime le baroque, mais pour moi si Bach est un génie, c'est que c' est bouleversant de beauté.....
L'humour d'Alexandre Astier me tue de rire, trés peu de one man show pour moi en ce moment(oui je suis difficile!) mais hors de question de passer à coté de celui-là. Pourvus qu'il réitère avec un nouveau spectacle.
Génial, immense, quel talent Monsieur Astier !!! On ne s'ennuie pas une seconde, même mélomane on apprend plein de chose. Bravo !
Une vrai surprise. Même si on aime pas la musique classique et Bach, on est emporté par ce style "Astier" qui revisite l'histoire, et nous permet d'y accéder avec beaucoup de facilité grace à un humour et une connaisance vraiment unique. Un vrai outil pédagogique. Merci Monsieur Astier.
Sur ce portez vous bien. Regardez cette pièce. Elle est géniale. Tcho. @ +.
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