Ce film très esthétique montre sans cesses les penchants négatifs d'une chose d'apparence positive, comme les dérives d'une lutte où l'on ne cerne plus précisément l'ennemi, l'identification à des martyr devenus héros subrepticement, et ce toujours en saisissant le spectateur au vif. Mention spéciale au choix des musiques : Herbie Hancock qui ouvre le film avec Don't runnin to me, puis Roy Ayers, Pharcyde... Tout un patrimoine d'une culture afro-américaine qui subit encore des oppression comme c'est montré à l'image, sans pour autant tomber dans le sensualisme. Voir comment l'on peut saisir quelques moments de libertés dans des moments d'angoisse, comme un réflexe humain, montre aussi à quelle point le film a pu saisir l'enjeu psychologique de fugitifs, tout comme l'appât du gain peut amener à la trahison. Ce film donne l'impression de ne rien avoir oublié, et ce quiest une réussite pour un premier film semble bien sous-côte par le public.
12