Avec un trailer plus qu'alléchant, A Monster Calls s'est tout de suite imposé comme une des sorties les plus intrigantes du début d'année. Les yeux bandés jusqu'à l'arrivée dans la salle, aucune information ne m'a donc influencé. Le film nous narre l'histoire de Conor qui, alors qu'il vit mal l'état maladif de sa mère, va rencontrer un mystérieux arbre-monstre qu'il aurait lui-même appelé. Alors que vaut le bonhomme ?


Quelques Minutes Après Minuit transmet un message simple mais touchant, c'est le rapport à la perte d'un proche et surtout accepter cette perte, comme dit dans le film, une vérité que nous connaissons avant la fin mais qu'il est difficile d'admettre. Et là-dessus toute la construction est bonne, menant au point culminant de la mort de la mère, prenante pour ma part mais j'admets avoir la larmichette facilement. C'est légèrement tire-larme sans nuire à l'ambiance.


Ce qui fonctionne vraiment, quand bien même je puisse concevoir que certains ne l'aime pas, c'est le jeu d'acteur du petit, convaincant jusqu'à la dernière minute et même lorsqu'il parle à de l'inanimé, puisqu'il n'a pas tourné avec un arbre qui parle (merci Captain). À ses côtés, un casting de rêve, Sigourney Weaver démontrant qu'elle est toujours vivante, Felicity Jones toujours dans sa lancée et Toby Kebbell faisant sa part dans un rôle malheureusement maigre.


Ce triste thème qu'est la perte repose surtout sur les histoires que raconte le monstre/arbre, dans un style rappelant le Conte des Trois Frères de Harry Potter et les Reliques de la Mort - 1ère Partie avec évidemment une palette de couleur bien plus riche, c'est une des grandes forces du film.


Aucune oeuvre n'est exempt de tout défaut. Ainsi, A Monster Calls insiste quelques fois un peu trop sur l'émotion et souffre de longueurs mais rien d'atroce. La seule raison pour laquelle je n'ai pas mis de note plus élevée est que malgré tout ce beau travail, c'est une belle histoire qui ne fait aucun mal, au contraire mais ne marquera pas les esprits pour longtemps.


La grande surprise, c'est le travail sur l'esthétique, je suis curieux de savoir quand ce film prendra une ride, le réalisateur avait exprimé dans une interview son désir d'éviter autant que faire se peut l'utilisation de CGI et ça se ressent tout du long, promettant un making-of intéressant.


Nul besoin d'une âme d'enfant pour apprécier ce film et ses récits, le message y est bien disséminé sans être difficilement compréhensible.. Mais au fond, est-ce que qu'un film a vraiment besoin de l'être ? Petits et grands y trouveront leur compte. Une aventure touchante, pleine de coeur qui se laisse regarder avec parfois des moments extrêmement beaux.

Pierre_Leroy_De
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top 10 des attentes de 2016 (sujet à modification) et Journal d'un Cinéphage en 2017

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le 11 janv. 2017

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Pierre Leroy

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