Adaptant A Monster Calls de Patrick Ness en compagnie de ce dernier au scénario, J.A. Bayona, peut-on dire le nouveau Spielberg, conserve son cycle sur le lien spirituel entre une mère et son fils, source d'infinies péripéties. Il fait naître des racines de la douleur les baies de la colère mais aussi les bourgeons de l'amour, l'élément surnaturel exposant la dualité de tout Homme entre le mensonge et l'acceptation, le Bien et le Mal, la vie et la mort. Comme pour les gros violons de The Impossible, Bayona accepte le pathos, l'embrasse, pour mieux aborder des questions très intimes, l'émotion et la perception de l'enfant face à son parent à nu, dans le déchirement. Les autres thèmes plus communs, comme le processus de deuil, la maturité, en souffrent et connaissent moins de subtilité, mais le message demeure puissant grâce à la maîtrise totale du caractère fantastique. De même, Ness sur-développe sa propre oeuvre sur grand écran, quitte à légèrement brouiller toute la finesse de la nature du monstre et imposer l'épilogue de trop. Qu'importe, ce récit initiatique bouleverse de bout en bout, une fable universelle à la forme cristalline qui nous met face à nos propres répressions et dessine la puissance curative de la création artistique. Les larmes resteront bien sur vos joues quelques minutes après le terme.
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