Promet moi que tu filmera quoi qu'il arrive...

Il y a quelques semaines, j'écrivais la critique du "Labyrinthe de Pan" qui était le seul film espagnol qui m'avait bien retenu devant l'écran mais qui ne faisait toujours pas changer mon avis général sur les productions cinématographiques du pays espagnol. Arrive alors "[REC]" qui m'avait attiré depuis bien longtemps mais que je n'avais jamais eu l'occasion de voir bien que je sois un fan du genre zombie. Erreur réparée car j'ai enfin visionné la chose en VO et mon avis commence à bien changer...

Sorti d'on ne sait où par les idées d'un certain "Paco Plaza", [REC] se veut original par tout ses aspects et c'est là sa force en passant de la mise en scène jusqu'au synopsis.
Ce dernier est assez intéressant : Angela Vidal (Manuela Velasco) est une jeune journaliste qui, avec son cameraman Pablo, filme les métiers exercés de nuit. Un soir, ils décident de suivre une caserne de pompiers dans leurs interventions, tout est normal jusqu'à ce qu'un appel provenant d'un immeuble arrive comme quoi des résidents entendraient leurs voisins émettre des cris. Arrivés sur place, l'équipe se fait agresser par une vieille dame qui tente de les mordre, l'immeuble entier semble infecté par le même mal et le groupe est dans l'impossibilité de sortir... Le bâtiment a été mis en quarantaine par l'armée.
Le speech a tout des plus grands films de zombies à savoir une situation initiale originale et un espace clos mais innove tout de même avec la technique de la caméra embarquée et le fait que même les autorités ne peuvent aider le groupe de survivants. Groupe assez bien choisi par ailleurs car contrairement à certains autres films du genre, il y a de tout à savoir intelligents, forts, débiles profonds, jeunes et vieux. Et voir une grand mère et une petite fille dans un film de zombie c'est pas tout les jours. 3 points pour le scénario donc.

Comme dit plus haut, la mise en scène est à l'image de "Cloverfield" ou du "Projet Blair Witch" avec une caméra embarquée par Pablo, le cameraman de l'émission que l'on ne voit jamais (ou quelques morceaux comme ses pieds ou son dos mais jamais entièrement). Le tout se veut alors extrêmement réaliste filmant avec énergie les moments de stress, de deuils et d'actions. Plusieurs petites subtilités sont aussi dans le film comme la panne de la torche, la mise en marche de l'infrarouge ou encore les écarts de sons lors de certaines scènes sensibles. Ces décisions valent bien 4 points.

Qui dit caméra embarquée dit presque évidemment aucune musique mais c'est un choix tout à fait compréhensif et qui ne nous manquera pas du tout grâce aux excellents bruitages et jeux d'acteurs avec une note particulière pour l'héroïne qui, malgré le fait qu'on peut la détester pour tout ses cris, joue extrêmement bien la tristesse, la réclusion ou la panique totale. Performance qui rattrape magnifiquement certaines autres interprétations qui laissent à désirer. On est bluffé par une telle immersion et une telle accentuation sur la psychologie des personnages et sur la terreur de lieux ce qui vaut bien 2 derniers points.

Le film marche très bien, on stresse, réfléchit et vivons avec le groupe en s'interrogeant aussi sur leur destin. Le tout est vraiment immersif et on se croirait presque dans le film comme un des survivants même si l'attitude de certains nous agacera énormément ("oh tu es un zombie ? Approche nous allons trouver un terrain d'enten... AAAAAAAH"). Ce film m'a permis d'avoir un oeil nouveau sur les titres de mon genre préféré à savoir zombie, sur les choix de mise en scène dans les autres oeuvres cinématographiques d'horreur et m'a surtout redonner de l'affection pour les productions espagnoles que j'applaudis désormais. La fin est un peu décevante si l'on ne tient pas compte qu'une suite existe mais reste tout de même très efficace.

Je recommande ce film aux fans de zombies (surtout de la dernière heure), à ceux cherchant un peu de frissons et à ceux qui veulent une mise en scène originale ou/et qui ont aimé le style caméra embarqué dans d'autres productions auparavant.
Silent-heal
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste

Créée

le 18 sept. 2011

Critique lue 332 fois

1 j'aime

Silent-heal

Écrit par

Critique lue 332 fois

1

D'autres avis sur [REC]

[REC]
xUMi
9

La nuit, pendant que vous dormez.

Avant de le voir, j'aurai tout entendu sur [REC]. Certains n'auront vu qu'un teasing original pour un film plus commun. C'est loin d'être mon cas. Voici un film qui cumule les qualités à tous les...

Par

le 29 oct. 2010

46 j'aime

1

[REC]
villou
5

Rec-Tum

En soit, Rec n'est pas un mauvais film. Sans renouveler le genre du found footage, il a su s'imposer comme un classique. Seulement ce film m'a un peu déçu par de nombreux aspects. Explications et...

le 3 déc. 2012

33 j'aime

7

[REC]
Sergent_Pepper
6

Eighty minutes in sight

Alors qu’on a coutume de voir dans Le Projet Blair Witch la naissance du found footage dans le long métrage grand public, l’expérience espagnole conduite huit ans plus tard avec REC en propose une...

le 11 mai 2021

26 j'aime

2

Du même critique

Suicide social
Silent-heal
8

Essaies d'écrire des bonnes paroles avant de la prêcher !

Si vous en doutiez encore, je ne suis pas du tout adepte de la musique rap si ce n'est les grands classiques du genre à savoir Eminem ou Soprano de temps à autres. Mais plus j'écoute OrelSan et plus...

le 22 janv. 2012

24 j'aime

1

Resident Evil 6
Silent-heal
7

No Hope Left

Et de 6 ! Après un très (trop ?) critiqué "Resident Evil 5" résolument orienté action, Capcom décide de continuer à alimenter sa sage dramatic horror (qu'il faut l'appeler maintenant et non plus...

le 30 sept. 2012

17 j'aime

5

Noob
Silent-heal
6

To web or not to web

Aaaah, le web... On y trouve des tonnes de choses depuis son apparition, allant du gros délire aux véritables oeuvres d'art, certains se sont même risqués à en faire leur carrière. Non je ne parlerai...

le 10 janv. 2013

14 j'aime

1