Parmi les found footages de qualité qui se comptent sur les doigts d'une main vu le niveau abyssal du genre, REC a fait forte impression à sa sortie et à très juste raison. Le réalisateur nous plongeait au beau milieu d'un immeuble dont les habitants furent contaminés par un mal étrange. Ambiance, angoisse et suspense sans temps mort ont fait que REC a très rapidement gagné des galons dans le coeur des fans. Comble de tout, et chose suffisamment rare, le deuxième opus parvenait, non sans atteindre le même niveau que son grand frère, à tenir la cadence. Néanmoins, fallait-il seulement se douter qu'à force de trop tirer sur la corde, le tout finit par lâcher. Les producteurs mercantilistes n'en avaient pas encore fini avec cette saga. Preuve en est avec un troisième opus sortit quelques temps après, se démarquant par sa médiocrité et pire encore par une rupture nette de mise en scène avec les deux premiers. Par ailleurs, l'intrigue ne suivait pas.


La production s'est alors dite que Angela Vidal devait revenir une dernière fois sur le devant de la scène. Les craintes furent légitimes puisque REC 4 arrive sans l'ombre d'un doute à rivaliser dans le pathétisme avec le REC 3 Genesis. Alors pour commencer, j'ai beaucoup de mal quand une suite reprend le titre d'une licence sans s'inscrire dans ses codes. La dénomination REC étant inhérente au found footage, pourquoi diable troquer ça pour une mise en scène classique ? C'est comme si je décidais de réaliser un long-métrage nommé "Zombie Hunter" et que la suite que je faisais allait parler de vampires. Aucun intérêt, aucune logique ! Puis, histoire d'attirer par un nom trop puissant, à peine grandiloquent, Balaguero a opté pour le "Apocalypse". Du coup, on pouffe un peu quand on voit que tout se passe sur un bateau militaire et que l'action peine à démarrer. Une deuxième tromperie sur la marchandise donc !


Là où REC 4 aurait pu rattraper le coup, cela aurait été en jouant sur le sentiment d'enfermement, l'oppression germant de ces longs couloirs exigus, l'absence d'échappatoire car le navire se retrouve à des kilomètres des côtes en pleine tempête. En jouant sur l'altération mentale des protagonistes, on aurait pu avoir un truc bien foutu. Est-ce que cela a été pensé ? Bien sûr que non ! Enfin, histoire de continuer dans le naufrage, REC 4 n'arrive jamais à susciter le moindre malaise, la moindre tension, la moindre peur, comparé aux deux premiers opus de la licence. REC 4 est plat, ne nous fait jamais frissonner. On est dans une sorte d'ersatz de Resident Evil, ce qui est à 180° de ce que REC fut.


Si l'on se montrera satisfait de la performance de notre Angela Vidal, les autres ne seront là que pour se faire dévorer. Une mention spéciale au gros porc informaticien (et probablement puceau) qui n'hésitera pas à sauver Angela après avoir flashé dessus la première fois. M'étonnerait fort qu'il se la soit tapé après être revenu sur la Terre ferme mais l'espoir fait vivre, au moins pour lui, car nous arrivé à ce stade, on sait qu'il n'y a plus rien à sauver pour la suite des hostilités.

MisterLynch
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le 10 août 2021

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MisterLynch

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