Je n'ai jamais réussi à comprendre ce qui a poussé Jaume Balaguero à continuer à donner des suites à son premier "Rec", qui était une véritable réussite : prenant, oppressant, travaillé et convaincant, d'autant plus qu'il était inattendu. Le deuxième volet plantait toute la tension de l'opus originel au profit d'une explication foireuse et d'un trop-plein d'action qui nuisaient réellement à l'ensemble. Le troisième, réalisé par son collègue Paco Plaza pourtant, était un navet honteux qui abandonnait la "caméra embarquée" pour un film cliché, gore et faussement "second degré" qui se terminait de façon assez honteuse. C'est donc à reculons que j'ai visionné le quatrième volet de la saga REC, qui, définitivement, aurait du s'arrêter au premier film et garder ainsi intacte sa réputation, son aura de film culte.


Tout est mauvais, dans ce film. Réellement. D'habitude, j'essaye de chercher des points positifs à un long-métrage, même si je l'ai trouvé misérable. Mais là, c'est juste impossible. "REC 4" accumule les poncifs du genre et empile les clichés (un noir qui bosse dans la salle des machines, un asiatique dans les cuisines, le spécialiste en informatique obèse, barbu et négligé... Sérieusement, les gars ? C'est possible de faire encore plus revu ?), les acteurs sont en roue libre et jouent avec si peu de conviction qu'une petite cuillère tiendrait la comparaison (la palme étant remise au médecin baraqué), les dialogue sont ridicules ("Ecoute, peut-être qu'en Afrique on travaille comme ça, mais pas chez nous. Alors bouge toi le cul !" - "Me casse pas les couilles, je travaille comme je veux." (sic)), l'intrigue est vue et revue et il y a tellement peu d'ambiance, peu de tension qu'on commence à bailler dès les vingt premières minutes. Le scénario est bateau (lolilol), les pseudo-scènes choc coulent à pic (re-lolilol), l'image est crade (ce qui peut être considéré comme un point positif, certes), la musique anecdotique.


Triste et déçu de voir qu'aujourd'hui, pour des raisons financières, on peut allègrement, et en toute impunité, pisser sur l'héritage d'un film très réussi. Décevant et énervant.

AntoineDumas
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le 7 avr. 2015

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Amadeus Ninto

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