Enorme mauvaise surprise ! Beaucoup de gore pour une histoire sans queue ni tête.

Après deux premiers épisodes plutôt bien réussis et rendus exceptionnels par leur style "caméra épaule" parfaitement maîtrisé, la franchise s'efface dans les abîmes avec ce troisième épisode sans rapport avec les précédents. Beaucoup de gore pour une histoire sans queue ni tête.

Pas vraiment une suite ni un prequel des deux premiers "[Rec]", ce troisième épisode se comporte plutôt comme une histoire parallèle n'ayant pour seul lien avec les deux premiers films la présence des zombies. Mais là où les réalisateurs Paco Plaza et Jaume Balaguero avaient sû faire preuve d'intelligence et d'inventivité dans leurs deux premiers films, en soignant l'épouvante à travers des images tournées en caméra épaule façon "reportage" – des images mouvementées mais maîtrisées – ils optent, avec de troisième opus, pour un style totalement différent, banalisé.

Ce qui faisait la force des deux premiers "[Rec]", c'étaient ces images filmées par les protagonistes du film, qui avaient pour effet de nous faire pénétrer dans l'histoire et de rajouter une dimension plus réaliste et terrifiante à l'horreur. Même en rajoutant une dimension fantastique à la saga à la fin de l'épisode 2, le film gardait tout de même son côté crédible de par cette technique de la "caméra épaule". Ce qui n'est pas le cas dans "[Rec] 3 Génésis"...

Le film débute avec une scène de mariage où les différents personnages nous sont présentés. Parmi eux figurent les mariés, personnages centraux de tout le film, mais aussi leurs proches, deux caméramen qui se filment l'un l'autre (de manière à ce qu'on voit leur tête au moins une fois chacun), un animateur déguisé en Bob l'éponge, et bien d'autres personnes. Cette séquence d'introduction est si longue qu'on finit par s'ennuyer et oublier les zombies que la suite des événements nous réserve.

Paco Plaza a voulu mettre la barre un peu trop haut pour ce troisième épisode. Il se retrouve avec trop de personnages et n'arrive plus à gérer la continuité entre les scènes filmées en caméra épaule. Par conséquent, on croirait que les événements sont filmés en prises multi-caméras, ce qui rend le tout moins crédible et nous détache du personnage qui filme. Du coup, se rendant compte que la suite des événements (après l'apparition des zombies et la dispersion des personnages) va être difficile à gérer au niveau des caméras épaules, Paco Plaza prend tout simplement la décision de retirer le concept des images filmées par les personnages du film. C'est à dire que tout, à partir de l'apparition des zombies, va être tourné comme un film d'horreur classique, d'un point de vue extérieur et non intérieur/subjectif comme ç'avait été le cas dans "[Rec]" et "[Rec] 2".

C'est par facilité et non après réflexion que ce choix de tournage a dû être pris, et c'est l'élément majeur qui détruit l'intérêt du restant du film, lequel devient un film de zombies fort conventionnel... voire même exagérément conventionnel ! Certes, les effets de surprise sont toujours au rendez-vous et le film est aussi terrifiant que les deux premiers – là n'est pas le problème – mais l'histoire perd de son intérêt et de sa crédibilité.

Tout d'abord, le réalisateur s'acharne à mettre en avant l'amour qui lie les deux mariés alors que, de tout ce film de 80 minutes, il n'y a aucune évolution notable ou intéressante des personnages. Aussi, alors que les deux sont pourchassés par des zombies surgissant de tous les côtés, Paco Plaza décide de faire une pause afin que les deux tourtereaux puissent s'enlacer pendant un bon moment. Vraisemblablement, les zombies prennent une petite pause café pendant ce temps-là !

Mais ce n'est pas le moment le plus discréditant du film. Là où l'histoire sombre dans le cliché et le ridicule, c'est lorsque la mariée saisit une tronçonneuse et se la joue Alice dans "Resident Evil", ou encore quand le marié, pris d'une illumination, se déguise en St. George pour défier l'armée de zombies qui l'attend. Que dire d'autre sinon que l'aspect fantastico-religieux est cette fois de trop et que le coup de la mariée enceinte, pour en rajouter une couche, ne fait que confirmer ce que l'on ne faisait que supposer dès l'apparition des zombies : l'horreur prend, avec "[Rec] 3 Génésis" une dimension purement gore de non-goût. La fin du film en est d'ailleurs la preuve. A croire que tout ce film et tous les événement du film n'avaient aucune raison d'être.

Espérons que le comparse de Paco Plaza, à savoir Jaume Balaguero, se montrera plus malin pour son "[Rec] 4 Apocalypsis" actuellement en développement...
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le 7 juil. 2013

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