Une comédie bien sympathique
Entre le 6 et le 7, Radiostars révèle de très bonnes choses mais se loupe totalement sur d'autres points qui me font hésiter à lui mettre un 7.
Radiostars est la nouvelle comédie française en vogue, menée par le duo qu'on apprécie, Manu Payet et Clovis Cornillac.
C'est l'histoire d'une équipe radio qui présente une matinale, sur une chaîne de radio...du coup, et qui, par le malheur des choses, va passer de numéro 1 à numéro 2. Et plus ça ira, moins les choses iront en s'arrangeant, jusqu'à ce que leur chef décide d'envoyer l'équipe entière en tournée dans toute la France de ville en ville afin de leur faire un peu de pub et de les faire repasser numéro 1 des chaînes de radio. C'est là que, accompagnés d'un nouveau venu, les choses vont déraper. Un genre de road trip français avec des acteurs qui s'intègrent globalement bien (surtout Douglas Attal, le sosie de Jason Biggs, du coup) dans leur rôle.
Mais voilà, même si cette fine équipe est bien menée et plutôt forte dans le domaine humoristique, le scénario souffre de pas mal de lacunes.
Le film est remplit de clichés, d'un peu partout, dans tous les domaines, dans tous les sens. Certains sont gros, lourds et remâchés et d'autres plus réfléchis, mieux trouvés, plus pertinents, certains passent mieux que d'autres (y compris les gros, lourds et remâchés). Bref, le film est très mitigé, sur un même thème, certaines vannes passeront mieux et seront bien plus drôles que d'autres.
En revanche, il est indéniable qu'on rira forcément, malgré des effets ratés, le film possède, dans quelques blagues, une très grosse force humoristique.
Dans un même temps, l'histoire ne casse pas des briques, et les lacunes du scénario se feront ressentir plus d'une fois par des scènes prévisibles, pas vraiment bien jouées, pas forcément intéressantes et parfois presque affligeantes (notamment la toute dernière scène).
En revanche, même sans fournir une histoire transcendante, le film évoque quelques points fort intéressants, sans vraiment rentrer dans le vif du sujet: Le fait qu'à la radio on parle avec les gens sans jamais les voir (très beau discours, magnifiquement interprété par Manu Payet, une scène qui vaut 10/10 à elle seule); l'envie, le rêve de devenir un jour présentateur radio dans une matinale "pour faire comme le monsieur marrant qu'on entend le matin" (Deuxième scène forte en émotion); la place que l'on ne conserve que si on rapporte de l'audimat à la chaîne. Voilà tant de points qui sont réellement intéressants et qui méritaient peut-être un approfondissement plus conséquent, cela étant, le film reste classé dans l'humour et évite le dramatique plus ou moins bien. Autant s'en réjouir.
Malgré ces quelques magnifique scènes, le film nous offre quelques scènes véritablement catastrophiques qui plombent carrément l'ambiance qu'avait réussi à instaurer le film.
En tout cas, dans sa globalité, le film reste bon, et très appréciable. Les acteurs jouent bien, Manu Payet et Clovis Cornillac nous offrent du beau spectacle tel qu'on en attend de leur part. Douglas Attal dans son premier grand rôle (à ma connaissance) se révèle être un acteur tout à fait digne d'endosser ce genre de rôle. Et Pascal Demolon est pas trop mal en vieux, ça lui change de son rôle dans Kaamelott.
P.S: Ah si, y a Léonard de Vitry (je sais même pas s'il existe en vrai), un rappeur noir style Booba, en presque plus flippant, qui joue de la guitare et chante comme si c'était Charles Aznavour (en fait je sais pas j'écoute pas Charles Aznavour, mais bon il chante normalement, tout calme quoi), et franchement, ça vaut le coup d'oeil, on pourrait payer sa place de ciné rien que pour cette scène.
