Un calinou et c’est le début de la contamination


Cronenberg ? On peut dire que son sujet, il le maitrise, arrivant à ne pas tomber dans une œuvre pittoresque. Son Rabid n’est pas parfait. En tout cas, sur le développement de son héroïne, il fait moins bien que le remake. En ce qui concerne tout le reste, c’est l’inverse.


Les premières minutes en viennent vite aux faits. Pas le temps de développer l’héroïne, nous irons droit au but. Son accident et ses blessures sont carrément soft. En effet, comparé à la version récente, la version originale de Rabid voit son héroïne seulement atteinte au niveau du ventre et bas du corps. Pas de visage affreusement défiguré, pas de choc émotionnel, le coté psy du remake n’existe pas. Ca commence mal !


Par chance, Laura a été accidentée juste à coté d’une clinique privée spécialisée….dans la chirurgie esthétique. Y a des veinards. De la peau saine est prélevée sur sa cuisse par un procédé « spécial » dont nous ignorons l’origine, puis on lui regreffe pour réparer les tissus endommagés. Tout va bien, c'est comme si rien ne c'était passé. Sauf que si, il c'est passé un truc, et il va s'en passer un autre. Après trois mois de coma, Laure se réveille brutalement. Son métabolisme a pour le moins changer, elle se sent mal, frigorifiée.


Rabid 1977 Vs Rabid 2019 : approche totalement différente


Première victime après un calinou mortel. Et ce n'est qu'un début. Sous ses airs de gentille fille bien éduquée se cache une vraie prédatrice cachant sous son aisselle un dard rétractable logé dans un nouvel orifice. Ce dard aspire le sang du corps avec qui il est en contact. Comme elle a fait des dégâts dans la clinique, la jeune femme s'évade et sur son trajet la menant à Montréal, sème le chaos rien qu'en calinant ses victimes. Les pulsions, quand elles surviennent sont violentes. Impossible de les maitriser. D'un coup d'un seul Laure devient une femme fatale en quête de sang frais.


Ce qu'elle ignore, c'est que toutes ses victimes développent des symptômes proches de la rage. Bave verdâtre sortant de la bouche, teint blafard et liquide jaunâtre dégoulinant des yeux, les contaminés s'attaquent aux humains. Bon appétit. Une épidémie se répand lentement mais surement, tout Montréal est en alerte, devant tout le chaos, la loi martiale finie par être décrétée. Pas le choix. Pendant ce temps, Alex, le petit ami de Laure qui ne sait pas que sa petite amie est la responsable de l'épidémie, la recherche, aidé par un médecin. Laure, qui n'a visiblement aucune pudeur, adorant se balader sein à l'air chez elle (pourquoi on a pas eu la même chose avec Laura Vandervoort ?!!), continue de chercher du sang. Ou elle séduit sa victime, ou elle se laisse séduire. Qu'est ce qu'on ferait pas pour un câlin et…..un peu de sang !


Les scènes horrifiques de Rabid, elles sont sympas, assez gore et impressionnantes malgré l’époque. On est loin du délire du remake, Rabid se veut sombre, choc, sérieux, et on finit par le prendre au sérieux, happé par cette histoire écrite intelligemment. Tout est certes vieillot, il n’empêche que le scénario jonglant entre meurtres, dialogues scientifique, recherche et épidémie est maitrisé et crédible. Pas de fautes de mauvais gout alors qu’on parle quand même d’une meuf qui a un dard pompeur de sang planqué sous les aisselles ! Insignifiante depuis le départ, Laure commence à devenir attachante à partir du moment où l’épidémie se propage.


Au final, ce mélange entre La mutante, Alerte et du film de zombies à la George Romero a son petit charme et s’en sort plutôt bien. Reste à la rigueur la musique, redondante, peu inspirée et cette héroïne qui aura mit du temps à nous émouvoir. Quoiqu’il en soit, les deux versions de Rabid sont à voir et se complètent finalement bien. L’une foire le développement du personnage principal et développe mieux tout le reste, l’autre développe mieux son personnage principal mais foire tout le reste. Dorénavant, vous saurez que si une parfaite inconnue vous demande gentiment de la prendre dans vos bras, il faut refuser !

Jay77
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le 28 mars 2020

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