J'appréhendais clairement la première fois que j'allais regarder Raging Bull de Scorcese. Malgré ses critiques elogieuses, ses nombreuses récompenses, sa place en tant que pilier de la filmographie du réalisateur aux gros sourcils, cette oeuvre, j'en étais presque effrayé. L'histoire sombre et le caractère très franc de Jake la Motta notamment envers sa femme, l'histoire en elle même ne me faisait pas sourire.
À force de passion pour le cinéma et par la relecture de quelques critiques, je me suis lancé dans ce roman noir, autant par la couleur choisie par Scorcese pour monter son film que par l'ambiance générale qui y règne. Autant le dire tout de suite, c'est un film unique et passionant, moi qui suis actuellement dans ma période De Niro, je n'ai pas été déçu de celui qui a reçu l'Oscar du meilleur acteur pour sa performance dans ce film. Son meilleur rôle est ici, je dit ceci avant d'avoir vu Taxi Driver ou Cape Fear. Il y incarne à merveille le personnage de Jake, boxeur qui se dit le patron et qui n'écoute que lui ou son frère. Ce parangon du marie idéale (second degré), combattant sauvage, parfois perdant parfois gagnant, mais on se dit qu'il aurait pu gagner tous ses matchs. Il peut vous faire pleurer, bondir de votre canapé, sourire, vous mettre en colère. Bref on ne ressort pas indemne de l'expérience Raging Bull.
Très bien filmé bien évidemment, il est un film à part, noir et blanc dans les années 80, avec peu de musique, sec et brute, un vrai film de boxe. Vous vous devez de le regarder. Les combats y sont intenses et le sang y coulent à flots, et rien que pour entendre Robert nous sortir un bon "you son of a b***h", ou un ",you f**k my wife" et pouvoir l'imiter éternellement en soirée en prenant l'expression caractéristique que chacun veut savoir reproduire, mais que personne ne saura un jour faire naturellement comme Bob.
Un des meilleurs film de tous les temps vous tant la main, plongez y et perdez vous dans le Bronx des années 40 et dans la cruauté d'un homme, tiraillé entre le désir d'être champion et sa vie privée, parfois aussi sanglante que sur le ring.

Tom-Frost
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le 30 juin 2020

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