Rambo
7.1
Rambo

Film de Ted Kotcheff (1982)

L'anastrophe de Sylvester : Rambo est une pédale UGM#1

Rambo est une pédale


Moi : - Okey bandes d'arriérés. Fouillons dans ma mémoire... Rocky, Over the Top, Demolition Man, Cliffhanger, Haute Sécurité [...] Puis L'Embrouille est dans le sac, merde qu'est-ce que ça fait dans ma mémoire ça ? Hey les gars je croyais avoir mis ça aux ordures ? Chiottes !
Bref. Continuons. Voyons voir... Tiens, Rambo ? Bon vous êtes marrants les gars, mais je n'ai que le titre du film dans ma mémoire...
L'UGM (Unité de Gestion de ma Mémoire) : - Msieur. Oui Msieur. On regarde ça... ADRIAAAA...
Moi : - Je vous donne une demi-seconde pour me mettre ça aux archives sinon...
L'UGM : - Les coquillages, le rat-burger... L'Broyeur, joli nom.
Moi : - Mais qu'est-ce-que...
L'UGM : - T'as pas mal, T'as pas mal, T'as pas mal !
Moi : - Bien sûr que je n'ai pas mal... Ah d'accord jn'avais pas compris. Bon poursuivez...
L'UGM : - Queue de cheval...
Moi : - STOP ! Bon dieu stop ! ça y est...
L'UGM : - Nan, Msieur, c'est une référence à Tango et Cash, Msieur.
Moi : - Justement. Le nom Rambo figure dans ce film. Confirmez !
L'UGM : - Affirmatif, Msieur. La réplique Rambo est une pédale !
Moi : - J'suis un génie...
L'UGM : - D'rien Msieur. Le plaisir est pour nous... Vous ne l'avez donc jamais vu Msieur ?
Moi : - Faites de l'espace dans les tiroirs, j'pars le visionner...


L'analyse


Faut bien que je l'admette. Rambo a toujours été pour moi un intermédiaire de carrière pour Sylvester. Fallait que l'bonhomme se fasse du pognon alors allons-y gaiement pondre un film d'action de plus, avec un mec qui vide son chargeur sur à peu près tout ce qui bouge. C'est ce que je me disais. Force est de constater que le DCP (Département de Création de mes Perceptions) est bien pire que l'UGM finalement. Des bras cassés. J'ai toujours pensé que l'affiche était le résumé même du film... Alors je l'ai toujours injustement boycotté. Puis, je dois le préciser, il fut une période où il n'avait tout simplement pas eu la chance de figurer parmi mes VHS.


En réalité Rambo est une oeuvre qui a profondément du sens. Foncièrement engagée à l'idée de présenter les conséquences invisibles et silencieuses de la guerre du Vietnam, elle semble ici faire office de parabole de guerre ; le héros américain même gagnant et survivant, en revient déchu, à l'état de vagabond. Aucun homme qui fait la guerre est gagnant, il n'y a que des morts et des survivants souffrants.


Pour nous illustrer tout cela, le film nous offrira de belles et franches répliques qui se verront contrebalancées par de belles roulades et cascades en tout genre. Toutes, échangées par le trio d'acteurs Stallone/Crenna/Dennehy nous rendant envieux de cette belle époque... Encore que, bien contrairement à la vieille époque, j'ai découvert ce Rambo en version originale. Un plaisir, ce doit être de se le mâter avec les bonnes vieilles doublures françaises. J'essaierai.


Je terminerai avec un coup de cœur. Une incontestable réussite qui revient au scénariste-même, et a fortiori à l'auteur du roman éponyme, David Morrel. Je parle bien sûr de ce retournement narratif, de cette remodélisation du genre en question ; ici, le héros américain - où devrais-je dire l'anti-héros - ne part pas en guerre à l'étranger, il fait la guerre à sa propre patrie. La patrie sera représentée successivement par le policier, le chasseur et le colonel.
On le suit non pas pendant sa mission bien mystérieuse en Asie du Sud, mais tout de suite après, lorsqu'il rentre au pays, à ce moment bien précis où un film du genre devrait se terminer. Et c'est finalement en cela que réside l'une des forces principales de cette oeuvre.


Pour conclure.


Rambo fonctionne comme une anastrophe. Sylvester introduit son personnage comme un humble héros américain de retour à la maison, survivant et vaillant, fidèle, ne l'oublions pas, aux petites étoiles blanches qui décorent sa grande veste verte otan. Finalement, J.Rambo exhibera durant le dernier acte, ses démons de guerre qui continuent, en réalité de le hanter. Devant les hauts représentants de l'autorité, il se révélera être l'un de ces misérables restes indigestes de la guerre, une bête sans conscience, ni sensibilité, où parfois rejaillit une once d'humanité... Les soit-disant grands héros surentraînés de la guerre, médaillés et récompensés, le plus de souffrance....


Ils subiront.

Jordan_Michael
7
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le 14 nov. 2018

Critique lue 357 fois

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