Allez, mon Johnny, tu rempiles ! Telle pourrait être la tag line de cette séquelle, qui en adaptant à peine le design de notre héros, lorgne du côté de l’action testostéronée sans plus aucune surprise. C’est d’ailleurs grâce à ça qu’on peut rapprocher la saga Rambo de l’action plus que de la guerre, les faits d’armes prenant ici carrément le pas, se devant d’être spectaculaires et pyrotechniques pour mieux impressionner le public. Ici, Rambo rempile donc pour aller prendre en photo des prisonniers du viet-nam, afin de planifier une mission de récupération. Doté d’un matériel de pointe (arc à poulie, flèches explosives…), il part en mode commando pour remplir sa mission, et outre-passe ses ordres dès qu’il voit les prisonniers, la solidarité militaire reprenant le dessus. Trêve de spoiler, le scénario de Rambo 2 tient sur un timbre poste. Rambo repart casser du viet, et il n’y va pas de main morte (en même temps, on y va pour gagner cette fois ci). L’histoire le déleste de tout prétexte moral par quelques séances de tortures et par des russes caricaturaux qui semblent prendre un malin plaisir à ce que Rambo se reconnaisse vaincu. Ainsi, par un traitement sommaire de tous ses personnages (c’est leur physique qui les définissent), Cosmatos évacue la quasi-totalité de sa tension dramatique, lorgnant plus du côté de l’actionner bourrin et jouissif que dans l’intellectuel.
Et fatalement, l'absence d'enjeux sérieux et surtout de construction dynamique n'atteint pas les objectifs escomptés.. Ca défouraille dans tous les sens, les viet cong crèvent par dizaines, Rambo réduit en cendre l’intégralité d’un camp du haut de son hélicoptère… Le film accumule les séquences bigger than life en espérant que la surenchère va payer, ce qui n'est jamais le cas tant la platitude de la mise en scène peine à dynamiser les redondances de l'action. En rajoutant un côté James Bond à base de gadgets foireux, une histoire d'amour si violemment débile qu'on éclate de rire quand le tragique est sensé poindre dans le récit (j'insiste, la performance est d'une nullité plombante) et une gestion catastrophique de la BO (tambour et instruments à vent durant les séquences suspences, cuivres fanfaronnant à chaque explosion, thème russe à CHAQUE fois que l'hélicoptère russe apparaît), Rambo II ne fait jamais dans la subtilité et se révèle trop mou pour qu'on ait affaire à un film d'action efficace. La relative pauvreté de l'univers (surexploité) n'aide pas à s'évader et on devra donc se rabattre sur la nostalgie des années 80 à base de punchline, de plans en sueur (le biceps qui aiguise un couteau) et d'incohérences bourrines pour faire passer la pilule, tout de même de la taille d'une grenade. Quand on assiste atterré à la conclusion qui parodie son prédécesseur, difficile de ne pas voir le gros problème de changement de direction, malheureusement acclamé par le public Rambo II étant le principal succès commercial de la saga.C'est aussi le film qui a fait décoller George Pan Cosmatos, qui s'est très vite planté avec un Cobra bien régressif dont la totale outrance des partis pris et le sérieux inébranlable ont, cette fois là, étés appréciés à leur juste valeur.