Vietnam superplay, one credit.
Contrairement à Rocky, le personnage de John Rambo n'a hélas pas eu la chance de bénéficier d'une suite digne ce nom. Pourtant, l'idée de rempiler n'était pas condamnable en soi : on pouvait légitimement se demander ce qu'il en advenait de notre héros après First Blood.
Partant d'une base intéressante, avec sa recherche de prisonniers en plein cœur du Vietnam, le film, tout d'abord plutôt posé, se transforme petit à petit en un festival d'over-badasserie sauvage.
A l'opposé d'un premier volet où les traumatismes de la guerre revêtaient une place centrale, Rambo 2 fait volte face et opte pour l'action de totalement décomplexée. Pour résumer, on reprend donc les éléments d'action du premier épisode (un soldat surentrainé face à une masse d'adversaires), on en retire les subtilités tout en démultipliant sa sauvagerie.
A mi chemin, un motif improbable tente de légitimer la crise de folie furieuse de notre cher John, et par la même occasion celle du film en lui-même.
On finit par assister au carnage perpétré par un demi-dieu aux munitions infinies, atomisant des bases entières à lui seul comme dans un bon vieux jeu "run and gun" des familles. Viéts, russes, hélicos, camions, moustachus, poulets, tout y passe avec la finesse d'un hippopotame obèse.
Il faut avouer que Rambo II reste plutôt spectaculaire malgré son âge. Stallone est physiquement impressionnant, la bande son est efficace, et ces excès se révèlent d'une certaine manières plus drôles que désolants.
Reste qu'il est bien difficile de pardonner une si sauvage trahison de l'esprit original de l'excellent First Blood, qui contribuera à donner une image de John Rambo à l'opposé de celle voulue aux origines.