Hier encore, ça ne m’intéressait pas de voir Rambo 2 et 3. Mais revoir John Rambo m’a donné envie de… plus de Rambo. Alors je me suis lancé dans le second opus de la série, en étant conscient que j’aurais droit à un film d’action pur et dur des 80’s, un peu crétin ; une trahison par rapport au premier qui cachait un propos anti-guerre. Mais ça pouvait être fun aussi.


Dans le roman et la fin alternative du premier film, Rambo devait mourir. Ici, on le retrouve dans une prison, effectuant des travaux forcés. Il a encore 5 ans à tirer quand il reçoit la visite du colonel Trautman, qui lui propose une mission, avec une amnistie présidentielle à la clé. John doit se rendre dans un camp Vietnamien, où seraient retenus des prisonniers de guerre.
C’est aussi le sujet d’un autre film sorti la même année, Portés disparus, avec Chuck Norris. L’idée était la même : renvoyer un héros de guerre au Vietnam pour libérer des soldats qui y sont restés ; une façon de représenter une victoire fictive des USA sur le Vietnam, après la guerre.
Dans Rambo 2, le héros éponyme demande "Sir, do we get to win this time ?", ce à quoi on lui répond "This time it’s up to you". Voilà, tout est dit : c’est à Rambo que revient de gagner ce second affrontement avec les Vietnamiens !
Mais comme je le disais dans ma critique de Portés disparus, dans les faits, rien n’a pu prouver que des soldats étaient effectivement restés au Vietnam, et n’étaient pas tout simplement morts. D’ailleurs, dans le film de Stallone, tout le monde pense que Rambo ne va trouver personne… évidemment, ce n’est pas le cas.


Rambo est choisi pour la mission car il connaît le camp de prisonniers, mais est au départ juste censé… prendre des photos. Lui en a rien à foutre. Une fois qu’il a eu confirmation que des Américains sont retenus dans le camp, il bute n’importe quel Vietnamien qu’il croise. En plus, ils collaborent avec les Russes, bien sûr ! Histoire que le film s’en prenne aussi aux adversaires du moment des USA.
Rambo se fait en même temps entuber par son gouvernement, l’occasion de tenir quelques propos contre la guerre, mais cette fois ça a beaucoup moins de consistance.
De même, quand le film cherche à humaniser Rambo, lors d’une séquence en bateau où il parle de son passé à une femme, ça marche beaucoup moins que dans ce passage similaire du 4ème opus. Je me suis rendu compte que c’était à cause de la musique de soutien, très cliché. J’ai été hermétique à la scène parce qu’elle annonce trop clairement son intention d’émouvoir ; le silence dans l’autre film était bien plus efficace.


En tant que film d’action, Rambo 2 est très banal. On y trouve aussi bien des défauts classiques de mauvais films du genre, par exemple quand le bateau explose immédiatement en étant touché par un autre enflammé, il y a aussi ces moments d’héroïsme ridicules, "you made it Rambo !" avec une musique triomphante. Et puis il y a les moments de gros n’importe quoi, Rambo qui bute 5 ennemis aussi armés que lui en étant à découvert, alors que quand ils sont bien plus nombreux ils ne tirent pas ; Rambo qui fait péter tout le camp ennemi à coup de missiles, mais en laissant les prisonniers indemnes on ne sait comment, …
Malgré les moyens déployés, toutes les explosions, c’est plutôt mou, et il n’y a rien d’impressionnant, à part éventuellement un corps qui explose, mais c’est pas filmé ou monté de sorte qu’on voie bien.
On nous sort même une romance de nulle part, et c’est tellement prévisible que c’est pour que la fille meure et ainsi créer du drame facilement… mais elle crève littéralement 10 secondes après avoir embrassé Rambo, c’est absurde.


C’est bien filmé par contre, il n’y a rien de bien complexe mais il y a quelques cadrages et mouvements de caméra bien choisis qui font des plans forts visuellement.
Je me suis amusé de temps à autres des répliques coup de poings, certaines vraiment inattendues : monsieur muscle qui nous sort "I’ve always believed that the mind’s the best weapon" (deux minutes plus tard on a un montage de gros plans sur ses biceps). Trautman reste néanmoins le vrai professeur Punchline, c’est même dans ce film qu’on nous sort certaines des répliques les plus cultes de la saga. "What you call hell, he calls home".
A part ça, c’est un film plutôt bête, et même pas vraiment divertissant. C’est moins con que Portés disparus, je peux au moins reconnaître ça à Rambo 2.


PS : Il y a un militaire avec un badge de smiley, un an avant Watchmen. Une inspiration ?

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le 20 févr. 2016

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Wykydtron IV

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