Le plaisir coupable n’est pas facile à assumer, d’autant plus que jusqu’au dernier moment je savais que le film se contenterait de peu et que je devrais tenter d’écrire la critique d’un film si facilement critiquable.
Rampage a comme atout ses monstres pour détruire la ville, à la manière d’un Godzilla ou d’un dinosaure qui vient tout démolir sur son passage. On sent que le film a envie de laisser planer la menace de l’avancée génétique mais juste pour l’intention, après on repart dans le bourrin. C’est cet aspect qui m’a titillé je l’avoue, au-delà de voir des animaux transmutés, loin d’un Anihilation métaphorique, Rampage assume ses monstres dans sa forme. Pourtant je suis surprise que les effets spéciaux soient bien faits, contrairement à 2012 (ou tant d’autres encore) qui saccagent sans plus de beauté, donnant un ramassis d’effets gerbants. Ici, Rampage joue autant sur ses monstres que sur l’architecture d’une forêt ou d’une ville. Notre œil est donc concentré et pas perdu au milieu des ruines et des morts à n’en plus finir.
Dwayne Johnson, égal à son jeu, tente d’être drôle mais n’a pas l’âme d’un Tom Cruise, même si sa relation avec le gorille est plutôt attachante.
Pour le reste, le film fait le job mais sans plus d’âme : de la bande de méchants débiles, à la « scientifique » déchue, en passant par des animaux manichéens (la blancheur de George et sa violence n’égalent pas celle des deux autres), Neagan qui joue Neagan alors qu’on a connu l’acteur dans un autre registre ; sans oublier l’avalanche de bourdes en tout genre.
On ne s’ennuie pas, il nous arrive de sourire, on se surprend à aimer le côté maîtrisé des effets spéciaux mais on ne ressent rien. Le plaisir coupable a normalement pour effet de vous rendre bien, Rampage ne me rend pas heureuse, il me laisse sans émotions, next.