Formellement les plans sont à tomber. Le mariage couleurs/lumières est très bien rendu par l'édition criterion. Kurosawa fait partie de ces cinéastes grandissimes que je ne connais pas bien. C'est seulement le troisième film que je vois. Je reste toujours admiratif de son travail sur l'image. Un cinéma peinture indéniablement beau et qui ravit la rétine.
Cependant, je me rends compte aussi que j'ai plus de mal (et je ferais le rapprochement avec Kagemusha plus qu'avec les 7 samourai sur ce point), j'ai trouvé le jeu des acteurs, ce qu'on pourrait appeller la mise en scène des acteurs, assez irritante. Si dans Kagemusha la pilule passe finalement assez bien, ici, l'histoire, le récit ne sont pas parvenus à m'émouvoir, bien étrangement je suis resté comme éloigné disons, distant. Et le jeu de Nakadai, que j'avais déjà trouvé beaucoup trop... comment dire? électrique? dans Kagemusha parait encore plus survolté et irréel dans Ran. Mais il est vrai que son personnage longtemps halluciné par la douleur et la culpabilité est prétexte à exorbiter ses yeux.
En somme, si sur le plan esthétique le film m'a fait passer un très joli moment, je me suis laissé aller à quelques baillements d'ennui.