Only the birds and the beasts live in solitude.

Nous revoici à nouveau 5 ans après Kagemusha, propulsé dans une nouvelle fresque très ambitieuse, dans un libre adaptation de l'un des plus beaux classiques de Shakspeare, Le Roi Lear.
Grâce au succès critique de son film précédent pour lequel il avait eu un mal fou pour réunir les fond nécessaires, ( merci au passage Mr Coppola et Mr Lucas pour le financement ) Kurosawa peut se permettre cette mettre fois ci de laisser libre cours à son imagination épaulé par des milliers de figurants, des costumes incroyables, des décors dantesques et des centaines de chevaux.

C'est donc dans une contextualisation Nippone que les 3 filles de Shakespeare se transforment en 3 frères qui devront se partager les terres d'un père bien décidé à profiter de la vie. La suite est identique, les deux ainés hypocrites approuveront ce choix réfléchissant à la belle opportunité profitable pour leurs différents clans, quant au cadet trop honnête en évoquant des sujets qui dérangent se retrouve banni et déshérité. C'est le départ d'une tragédie qui fera ressortir le pire chez l'être humain dans un bain de sang gigantesque qui n'épargnera personne...

Je passerais rapidement sur la photographie somptueuse, les plans d'une beauté palpable et une réalisation fascinante, vous commencez à connaitre la chanson, pour m'attarder davantage sur l'atmosphère des derniers films du Maître qui transpirent le pessimisme. Après avoir touché aux bas-fonds dans sa version la plus noire, évoqué une amitié au destin tragique, traité de la ruse perfide et de ses conséquences, dans Ran c'est l’apothéose du désespoir dans toute son horreur qui est mis en avant. La haine, l'ambition démesurée, la trahison, la vengeance seront le leitmotiv de nos protagonistes qui une fois entrainés dans cette spirale infernale perdront ceux qu'ils ont de plus cher.

Épopée aussi spectaculaire qu'écœurante, Ran dernier monument semi-historique du Maitre dont la fin de carrière est proche nous offre une dernière tragédie grandiose dans sa forme et répugnante dans son fond. On pardonnera le manque de rythme par moment qui entache un peu la fluidité du récit pour ne retenir que le meilleur, comme Mifune, Tatsuya Nakadai pour la dernière fois présent dans un film de Kurosawa offre une prestation mémorable dans le rôle de ce seigneur de guerre, déchu sombrant dans la folie moins douloureuse à supporter que la réalité. Dramatique, épique et saisissant, à ne rater sous aucun prétexte.
Kobayashhi
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Akira Kurosawa le génie du cinéma Japonais !, Ma version du Top 111 Cinéma !, Les meilleurs films d'Akira Kurosawa et Filmothèque / Blu-Ray-Thèque

Créée

le 8 sept. 2013

Critique lue 960 fois

41 j'aime

2 commentaires

Critique lue 960 fois

41
2

D'autres avis sur Ran

Ran
Docteur_Jivago
10

Même Dieu et Bouddha ne pourraient sauver les hommes de leur stupidité meurtrière

C'est au cœur du Japon du XVIème siècle que nous immerge Akira Kurosawa, s'inspirant du Roi Lear de Shakespeare, pour conter cette histoire mêlant succession et guerres de pouvoirs. Akira Kurosawa...

le 14 déc. 2015

71 j'aime

13

Ran
Lilange
9

Ragnagna

Je n’ai pas envie de parler de ce film en fait. C’est un peu la honte au vu des belles choses que j’en ai lu. Et franchement, je ne me sens pas de m’atteler à ce genre de grosse besogne...

le 10 avr. 2017

50 j'aime

8

Ran
Kobayashhi
8

Only the birds and the beasts live in solitude.

Nous revoici à nouveau 5 ans après Kagemusha, propulsé dans une nouvelle fresque très ambitieuse, dans un libre adaptation de l'un des plus beaux classiques de Shakspeare, Le Roi Lear. Grâce au...

le 8 sept. 2013

41 j'aime

2

Du même critique

Interstellar
Kobayashhi
10

All you need is love, love, love, love...

Aïe Aïe Aïe, nous y voilà, Interstellar, le film dont on ne doit pas prononcer le nom, celui qui déchaîne les passions, film de la décennie pour certains, arnaque pour d'autres. Déjà moqué pour ces...

le 6 nov. 2014

488 j'aime

23

Mad Max - Fury Road
Kobayashhi
9

My Name is Max, Mad max !

Putain........................... Du moment où les lumières se tamisent jusqu'au générique de fin laissant traverser le nom de Georges Miller, je suis resté scotché dans mon siège, halluciné par le...

le 14 mai 2015

301 j'aime

27

Whiplash
Kobayashhi
8

Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si, J.K FUCKING SIMONS

J'ai quitté la salle il y a quelques heures maintenant, et pourtant j'entends encore les baguettes claquer contre les cymbales avec une fougue hors norme, ais-je perdu la raison ou suis-je encore...

le 24 déc. 2014

265 j'aime

5