Rango est un film d'animation franchement fun, du moins au début. Scènes d'ouvertures géniales qui montrent toute la capacité technique du film, qui graphiquement atteint un sommet de précision qui malheureusement ne s'accompagne pas toujours de l'utilisation escomptée. En effet si le début du film est absolument décoiffant, inventif et parfait dans son dynamisme inébranlable, Rango ne survit pas à sa durée. Énergique et survolté, ceci grâce à la voix de Johnny Depp, qui parvient à habiter un personnage animé, Rango ne parvient plus à séduire dès lors qu'il se lance sur le terrain difficile de la morale écologique, aussi honorable soit elle; puis tout simplement on se rend compte que la répartie du film s'essouffle, gags de moins en moins drôle, mimiques répétitives...
Pour sa défense on peut dire quand même que se frotter aux monstres Pixar est la tâche la plus ardue qui soit dans le monde du cinéma d'animation, que son côté ultra-référentiel, notamment dans la B.O. permet de donner du coffre et de la résonance au film, même si ce côté hommage connait également une générosité, ou plutôt abondance handicapante. Néanmoins, il ne faut pas toujours cracher dans la soupe, Rango bien qu'imparfait permet une nouvelle fois si besoin en était de constater la capacité de Verbinski à trouver une certaine justesse dans son cinéma d'auto-dérision, malgré que sa fameuse liberté de ton se voit ternie par un manque cruel d'inspiration.