Rapt raconte l'enlèvement et la détention d'un riche chef d'entreprise très justement interprété par Yvan Attal (on ne peut pas en dire autant de l'ensemble du casting). Lucas Belvaux signe un film à la narration simple et linéaire mais captivante, jonglant entre cet homme de pouvoir aux prises avec ses ravisseurs et sa famille. C'est dans cet ensemble que le film puise sa force, dans la détresse de la captivité mais aussi dans l'organisation du monde extérieur face à cet acte. Police, famille, presse, avocats, "amis", tout s'organise un temps autour de la disparition de ce père de famille dont la vie sera exposée au grand jour. Si l'intelligence et l'organisation des kidnappeurs a quelque chose de plaisant, donnant au film une grande partie de son intérêt; si l'ensemble et les relations entre les individus donnent à l'histoire une certaine profondeur; on regrettera malgré tout que le message du réalisateur ait peine à être perçu. A se demander d'ailleurs si il y a un message. On a l'impression d'une vaste critique de notre société qui reste étouffée dans le récit.
Là où La raison du plus faible réussissait pleinement le parallèle entre critique sociale et drame policier sans véritablement séduire dans sa narration, Rapt s'embourbe dans sa dénonciation, peut être à cause du peu d'identification possible entre le spectateur et ses personnages, mais laisse un goût de maîtrise technique et scénaristique. Un autre film en demi-teinte pour le réalisateur belge.