Raptor
2.7
Raptor

Film DTV (direct-to-video) de Jim Wynorski (2001)

« - Ils en sont encore à qui pissera le plus loin.
- Ouais, et c’est sur nos bottes que cela va retomber. »

La série Carnosaur est assez peu connue en dehors des amateurs de série B, mais elle aura connu 5 itinérations entre 1993 et 2006. Raptor cache son affiliation, mais en fait bien partie : on retrouve le même producteur, le géniallisme et radin Roger Corman et une histoire qui ne change que peu d’un film à l’autre.

Et, surtout, le film reprend de grands pans des précédents Carnosaur, avec des scènes complètes. Ce qui explique quelques problèmes de raccords assez visibles, et n’en rend le film que plus savoureux.

Dans une petite ville, une créature féroce s’en prend à la population. On le sait bien, nous, que c’est un dinosaure, mais le shérif et son ex-petite amie dont on ne comprendra jamais vraiment le métier vont enquêter jusqu’à une entreprise qui a décidé de se lancer dans l’élevage de créatures à sang froid.

Raptor est un pur produit de film d’exploitation. Vous recherchez un film gentillement bête, où votre intelligence ne sera pas prise à défaut ?

Vous n’en pouvez plus des créatures en images de synthèse, vous préférez les bons vieux effets spéciaux, et toute leur maladresse ?

Vous voulez des acteurs inexpressifs, des actrices choisies selon leur tour de poitrine, pour vous offrir des répliques surjouées ?

Vous recherchez des décors qui ne peuvent pas être une chambre d’hôpital, qui ne peuvent pas être le QG d’une méchante, malgré ce qu’on essaye de vous faire croire ?

Vous en avez marre des scénarios alambiqués, des vilains à nuances, des rebondissements pertinents ?

La direction artistique, les plans sans raccords, la photographie, le choix de cadrages, vous vous en moquez ?

Raptor vous offre tout ça.

Le film se laisse donc parcourir dans un état second, profitant d’un bon nanar. Il s’essouffle malheureusement quand il décide de parcourir la base ennemie. L’ajout de nouveaux personnages entraîne le spectateur vers une dimension plus musclée qui n’apporte rien, si ce n’est d’offrir un peu plus de personnes à tuer.

Heureusement, tout ceci se termine par une bataille finale digne des meilleurs représentants.

Jim Wynorski est un prolifique réalisateur, habitué des séries B. C’est peut-être son expérience qui lui fait garder les rênes, alors qu’on aurait aimé que le film aille encore plus loin, dans la bêtise de son scénario, dans ses effets spéciaux un peu plus amateurs et dans la violence décomplexée de ces raptors. Même l’opération de rafistolage pour entremêler les nouvelles scènes et réutilisées semble trop propre, on voit quelque fois la cicatrice, alors qu’il aurait fallu voir une plaie purulente due au rejet de la greffe. Le film est un peu trop sage, hélas. Il était à peu de choses près pas loin d’être un grand nanar.

SimplySmackkk
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le 13 oct. 2022

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