"Rashômon" est le premier long-métrage qu'il m'est donné de voir d'Akira Kurosawa, cette légende du cinéma asiatique.
Choc des cultures forcément, car les codes du cinéma japonais de cette période (traitant en plus d'une époque moyenâgeuse) ont inévitablement déconcerté le cinéphile rompu aux références occidentales que je suis. Postures outrancières, combats interminables, éclats de rire malsains redondants, trouvent difficilement leur place dans ma grille de lecture...
Passé ce trouble initial, on reconnaît aisément le talent de réalisateur virtuose qu'est Kurosawa, qui avait déjà derrière lui une bonne dizaine de films à son actif lorsqu'il tourne "Rashômon".
Surtout, l'originalité majeure du film se situe dans la multiplicité des points de vue et des vérités opposées qui émergent de ces différents témoignages. Cette thèse de l'absence d'une vérité unique, particulièrement innovante en 1950, a depuis servi de modèle narratif à de nombreuses œuvres cinématographiques.
Une découverte frappante, forcément difficile à évaluer.