Razzia où le film du mois de Mars qui se démarque
Après un mois remplis de quelques films ni trop mauvais ni trop bons, je me suis aujourd’hui faufilé dans la salle de cinéma sans trop d’attentes. La bande annonce du dernier film de Nabil Ayouch avait attisé ma curiosité, mais il n’avait pas eu l’air de motiver plus que ça mon entourage. Lorsque le film Razzia a commencé, je ne savais pas trop à quoi m’attendre et je n’étais pas très à l’aise.


Le film débute en plein cœur du Maroc, dans les montagnes de l’Atlas, durant l’année 1982. Nous découvrons le portrait d’un professeur, touchant et bienveillant, qui enseigne à ses élèves la vie tout autour. Le fonctionnement du soleil, la lune, les étoiles... Puis, survient l'inspecteur, qui est là pour rétablir l’ordre et imposer l’arabe à des élèves qui ne comprennent que le berbère. On comprend alors, dès ce ce début de film, qu’il va sûrement s’agir d’un film de résistance.


Razzia où le film qui dresse des portraits fascinants
Le film Razzia nous projette ensuite en 2015 où nous découvrons d’autres visages, d’autres portraits et d’autres destinées.


Parmi eux, Salima, une femme qui subit les questions et la tyrannie d’un homme qui souhaite contrôler le moindre de ses faits et gestes. Hakim, qui est un grand fan de Freddy Mercury, qui chante et s’inspire des looks du chanteur malgré le mécontentement de son père et les moqueries de certaines personnes. Inès est une jeune adolescente issue des quartiers bourgeois et qui tente de trouver sa place. Enfin, nous découvrons Joe, un juif, propriétaire d’un restaurant en plein centre ville de Casablanca.


Autour de ces personnages, gravitent d’autres personnes touchantes et intéressantes. Il y a Ilyas que nous voyons à la fois dans le passé et dans le présent, le père de Joe, et bien évidemment Ytu, qui est le fil conducteur du film marocain de Nabil Ayouch.


Razzia où le film qui dénonce une société oppressante
Les personnages mises en lumière dans Razzia sont à la recherche de la liberté. Ils recherchent une place à eux dans cette société oppressante qui semble encore aujourd’hui dicter sa loi. Le parallèle entre 1982 et 2015 est intéressant. Finalement, nous nous retrouvons propulsés des années plus tard, mais les mêmes problématiques subsistent. Les maris, les hommes et la société semblent vouloir imposer des diktats moraux et religieux, encore une fois. Le film franco marocain est très bien construit, et on sent la tension évoluer peu à peu. Les personnages sont des révolutionnaires qui s’obstinent et tentent de faire face à leur frustration et aux différents jugements de valeur.


Nous sommes en plein cœur de la société marocaine, et nous découvrons toutes ses facettes. Les jeunes sortent dans la rue, car, bac + 5 ou pas, ils ne trouvent pas de travail. Le chômage est extrêmement présent et il pèse sur la société. Le réalisateur parvient à nous faire ressentir la montée sous tension, puis la violence des oppressions et la razzia qui s’ensuit. Les vitrines sont brisées, les magasins brûlent, et les jeunes crient. Certaines scènes sont extrêmement puissantes, et nous prennent même à la gorge.


Razzia : une vraie pépite
En plus d’un scénario qui est parfaitement ficelé et qui permet de ne jamais s’ennuyer, le film Razzia est très agréable à regarder. Les images sont parfois à couper le souffle et je me suis personnellement régalé tout du long. La bande-son est extra et elle y est donc également pour beaucoup. Les musiques sont toujours parfaitement accordées avec les moments où elles apparaissent.


A travers les différents portraits de personnage, le réalisateur dénonce de nombreux tabous de la société islamo-marocaine tels que l’avortement, la violence, le sexe, l’éducation ou même tout simplement l’amour… Ce film révolutionnaire est vraiment à voir. On reconnaît derrière ce film, un homme qui a envie que les choses bougent, un homme qui vit avec son temps et qui a envie d’offrir un rêve collectif à son pays.


Je ne connais pas les autres films de Nabil Ayouch, mais celui-ci est une vraie pépite. Alors, surtout, n’hésitez plus pour aller le voir ! Vous me direz ce que vous en avez pensé.


En attendant, je vous fais plein de bisous et je vous dis à très vite.
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le 27 mars 2018

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