Con-descendant

Ce documentaire de Yann Moix est pitoyable et hypocrite, sans aucune pudeur… Il aurait fallu rester neutre, sans toute cette mise en scène ridicule. (J’aurais préféré une approche comme dans À la folie de Wang Bing)

Pour résumer : tout est impeccablement travaillé pour desservir son propos : le documentaire manque de recul, met son réalisateur en position de gentil bobo, homme du peuple (il porte de vielles baskets Adidas, comme nous tous) et pire encore, il souhaite nous offrir de l’esthétisme tout en contraste… J’ai vraiment eu l’impression qu’on nous tentait de nous montrer ‘des déchets habillant le sol d’une beauté timide’. A vomir. Cette ‘œuvre’, poussive, n’a rien d’artistique ou de littéraire, des migrants qui sautent dans des camions pour espérer rejoindre l’Angleterre n’ont rien de merveilleux.

Moix essaie de nous faire pleurer : « On se réchauffe avec quelques portions de riz, de légumes…… et d’espoir….. »

On le voit parler de Camus avec des migrants en transit, il y en a même qui connaissent Les Misérables ; c’est tellement ‘incroyable’ qu’il place la scène au début du reportage. « Regardez ! Ils ne sont pas débiles, ils peuvent lire, ils sont humains, comme moi ! »

L’utilisation des polices d’écriture est putassière (on n’est pas à Sundance mais à Calais) et en plus il nous sort des titres comme « Fin de partie ». Attention aux rires en fond et autres bruitages, c’est vraiment malaisant.

Les références culturelles sont très à propos : il cite Einstein dans un café rempli de vieux, face à Gilbert, le retraité d’extrême droite qui veut mitrailler les migrants. Ça ressemble tout de même un peu à du mépris de classe.

Piste bonus : Moix rencontre l'un de ses sous-fifres au service militaire qui est devenu CRS, ainsi il se rend compte que tous les flics ne sont pas des sales cons. Bravo Yann, et bon retour dans le 16ème.