Après le plus que mauvais dernier opus de Transformers, Real Steel réussirait presque à nous réconcilier avec les robots géants. Ils ne débarquent pas de l'espace ici mais ont été façonnés par l'homme qui, dans un futur proche, les fait s'affronter sur des rings de boxe. Charlie, ancien boxeur justement, est reconverti en entraineur de ces grosses machines. Mais un entraineur du genre loser : criblé de dettes, adepte des combats clandestins, il doit de plus récupérer le temps d'un été la garde de son fils qu'il n'a jamais connu. Ce qui ressemble à son pire cauchemar va bien entendu lui donner une leçon de vie sur le courage et l'honneur.

On est chez Disney donc inutile de chercher dans ce Real Steel un tant soit peu de subversion : on suivra l'entrainement d'Adam, robot old school sauvé de la décharge par papa et son fiston puis son ascension fulgurante dans le championnat de "roboxe". Seulement, si le réalisateur Shaw Levy ne brille effectivement ni par sa carrière (La série de La nuit au musée et de La panthère rose), ni par sa capacité à insuffler de la personnalité à ses images, il maîtrise plutôt bien les scènes d'affrontements mécaniques.

On ressent les upercuts donnés et reçus de façon très réaliste, les robots évoluant lourdement, ce qui contraste avec la violence des coups. Cette contradiction est due à la nature même des robots qui, s'ils sont technologiquement très avancés, n'en restent pas moins sous contrôle humain puisque ceux ci les dirigent à l'aide de télécommandes. Cette vision presque désuète donne à Real Steel un charme très 80's – Spielberg et Zemeckis à la production n'y sont probablement pas étrangers – sauvant du même coup au film des travers d'une représentation de la technologie désincarnée comme dans Tron, sorti lui aussi cette année sous l'égide Disney.

Notons du reste que Real Steel est tiré d'une nouvelle de Richard Matheson (Je suis une légende, L'homme qui rétrécit), ce qui nous permet de ne pas se coltiner une imagerie complétement niaise ou incohérente, le métrage semblant également se souvenir de l'existence des écrits d'Asimov et avoir retenu les grandes lignes de la robotique.

Côté casting, le choix aurait pu s'avérer plus judicieux. Hugh Jackman ne réussit pas à se débarrasser de son image de gendre idéal et peine sérieusement à rendre crédible ce père absent et blasé. Evangeline Lilly fait de la figuration, reste donc Dakota Goyo qui lui accomplit le petit miracle de ne pas incarner le gamin tête à claques de tout blockbuster qui se respecte. Avec pudeur, il vole haut la main la vedette à ses partenaires de jeu en rendant très justement sa relation avec le monstre d'acier ou avec son paternel.

Happy ending et discours gentiment moralisateur viennent évidemment conclure Real Steel mais sans pour autant verser dans le pathos, ce qui permet au film de se laisser regarder pour ce qu'il est : un honnête divertissement familial avec des effets spéciaux qui tiennent la route.

Miho
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le 21 oct. 2011

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