Réalité, Irréalité, Rêve ou divin…

Quels adjectifs pour décrire ce film tellement ils sont nombreux : angoissant, dérangeant, intriguant, épatant, surprenant, prenant, mystérieux, incompréhensible, judicieux, stupéfiant et même incroyable.

Dans son film Quentin DUPIEUX nous emmène dans un monde de critique, dans un monde de questions ou même le spectateur se pose la question de quelle est la véritable réalité, ou est le point de départ de cette « folie » du scénario, cette folie des plus intelligentes qui pousse le spectateur dans ses retranchements vis-à-vis de la compréhension du film. Il est compliqué d’expliquer ce film en quelques mots tellement il est intelligemment construit de manière telle à perdre le spectateur tout en le gardant accroché à l’intrigue qui ne finit pas de changer d’horizon. Un film dans un film dans un film sans savoir si la réalité n’est pas un film elle-même. Cette succession de position ne serait pas sans rappeler le film de Christopher NOLAN, Inception qui avait poussé la question de la réalité et du monde du rêve. DUPIEUX pousse ici le sujet encore plus profondément en reprenant des lignes totalement différentes, en émettant une critique ou en poussant encore plus loin le spectateur peu importe s’il le perd en chemin, il est d’ailleurs possible que ce soit son objectif premier, perdre le spectateur pour mieux le faire tomber de haut dans l’avancer de ce film. Il ne faut pas lâcher ce film il plaira ou déplaira, mais quel chef-d’œuvre d’ingéniosité, quelle critique, quelle manière de tourner quand on se rend compte que toute l’histoire tourne autour d’une personne, même d’une divinité, ou du divin lui même représenté par une figure qui n’est autre que ce petit réalisateur barbu (figure de Dieu ?) qui rappelle la première scène de tournage de l’émission de télévision ou le présentateur pose la question de la croyance en dieu et ou la réponse et « croire en un homme barbu….non… ».
Et si DUPIEUX cherchait à mettre en avant que le réalisateur de notre réalité, de notre vie n’était autre que Dieu ; derrière une caméra, qui décidé de notre scénario en nous faisant rêver de notre réalité ? L’avis de la personne interviewé change à mesure que le film avance et à mesure ou le spectateur se perd dans le film s’il ne trouve pas de ligne directrice. Pourtant il n’y est pas un seul personnage de ce film qui ne soit pas lié d’une quelconque manière, de manière la plus « bordélique » mais la plus intelligente possible. Quelle critique de la société, des films au travers des sujets, au travers de ce film d’horreur qui est une critique pure et dure du cinéma poubelle qui ne se base pas sur l’histoire mais sur le succès comme il nous le met en avant avec l’importance du cri d’horreur qui n’a que pour seul but de permettre l’arrivée à l’oscar peu importe si le scénario est pourri derrière, seule la récompense compte. Il est tellement complexe d’analyser ce film que je me pose même la question de si lui-même ne m’a pas perdu et si mon analyse est bonne…
Si je devais dégager un mot principal de ce film ce serait celui d’OPPRESSION. Nous sommes poussés dans les retranchements pour au final pousser un gros « whouah » à la fin du film pour se dire « quelle claque »… Il est difficile d’aller plus loin sans mettre en avant un spoil mais qu’elle figure représente le personnage du réalisateur barbu, de ce personnage qui est en fait un véritable génie. Ce personnage n’est autre que l’incarnation de DUPIEUX dans le film et qui nous fait comprendre « je vous ai emmené là où je voulais maintenant débrouillez-vous pour comprendre… ».
Plus brièvement le jeu des acteurs est tout simplement super, pas surdoué mais collant parfaitement à la tram du film et au scénario travaillé de manière artistique et incroyable.

Réalité ou irréalité là et la question du film et jusqu’à dans son titre…