Je ne connaissais l'oeuvre de Quentin Dupieux que de réputation et j'avoue que j'ai bien failli écourter la vision de cette "Réalité" au bout de trente minutes. Or, il faut absolument aller jusqu'au bout car si le début du film est assez lent, c'est aussi parce qu'il met en place 4 trajectoires, lesquelles vont ensuite s'entrecroiser: bienvenue au royaume des films gigognes doublé d'un onirisme de bon aloi: on est à Los Angeles mais le talent du metteur en scène est de nous faire douter de tout ce qu'on voit, y compris ce qu'on croit avoir reconnu ou compris; ce n'est pas grave, il convient de se laisser porter par ce film bien barré, qui distille un climat étrange, entre rêve et réalité (l'un des personnages s'appelle Réalité) et où les personnages ont parfois des goûts bien particuliers; petite mention pour Jonathan Lambert particulièrement flippant avec par son autoritarisme et ses obsessions. Si vous aimez les films de David Lynch, ne vous privez absolument pas de cette "Réalité".