Une jeune danseuse ballet voit sa carrière brisée à la suite d'un tibia brisée. Pris d'un pétage de plombs, elle va tabasser sa remplaçante et le danseur qui lui a brisé la jambe et au lieu d'être condamnée à mort, son oncle haut placé dans le gouvernement va la placer dans une école où elle va devoir apprendre à se servir de son corps et ses charmes pour devenir une espionne.


Autant le dire tout de go, je n'ai pas été séduit du tout par ce film, qui tente honorablement de parier sur l'espionnage en 2018, mais avec des tas de clichés qu'on voudrait ne plus voir. Déjà, avec cette lumière froide qui représente fréquemment les pays de l'Est, mais aussi une intrigue à tiroirs où cette jeune espionne, incarnée par Jennifer Lawrence, va en quelque sorte manipuler son monde, dont un espion américain, dans le but de sauver sa mère gravement malade.
Et surtout, ça dure plus de 2h15, mais pour rien du tout ! Alors, pour allonger les plans, on va servir un verre jusqu'à la dernière goutte, on ferme bien délicatement la porte, on écoute les acteurs débiter leurs mauvais accents russes consistant à rouler les r (autre cliché), et surtout les entendre parler durant des plombes alors qu'on a tout compris assez rapidement sur les véritables intentions des uns et des autres.


Il y a un détail rigolo pour nous autres français, c'est que Matthias Schoenaerts, qui joue l'oncle de la jeune femme, ferait un très bon sosie d'Emmanuel Macron. Quant à Jennifer Lawrence, elle fait vraiment ce qu'elle peut, mais on ne peut pas dire qu'elle soit épargnée, vu ce qu'elle prend dans la gueule. Mais elle apprend très vite que son corps peut être en soi une arme, et c'est peut-être ce qui sauve Red Sparrow de la médiocrité : les épreuves qu'elle subit l'endurcissent, et lui permettent de prendre l'ascendant sur les hommes dès qu'elle montre un peu de caractère.
On trouve aussi Joel Edgerton, l'espion américain, que je trouve plutôt bon, et le duo Charlotte Rampling/Jeremy Irons qui viennent cachetonner comme il faut, tout en s'amusant à faire les très méchants.


A part le côté un peu plus mature que d'habitude et la quasi-absence d'armes à feux, ni super-pouvoirs (Jennifer Lawrence ne devient pas plus forte physiquement parlant), Red Sparrow est une grosse déception dans une tentative de faire un cinéma un peu plus adulte.

Boubakar
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le 19 avr. 2018

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Boubakar

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