Pour les adeptes de voyage au pays des souvenirs, de femme mystérieuse et de ville inondée...

Il y a quelques semaines, je suis tombé par hasard sur la bande-annonce de *Réminiscence*. J’ai sorti de son visionnage avec un sentiment mitigé. J’avais trouvé le concept et l’univers intéressants. Je restais malgré tout sceptique sur son exploitation. C’est la présence de Lisa Joy à la réalisation qui a fini de me convaincre de laisser sa chance à ce film futuriste. En effet, le fait qu’elle ait travaillé sur *Westworld* est, à mes yeux, une garantie de qualité narrative et esthétique. J’espérais ne pas me tromper en me blottissant dans le confortable fauteuil de la salle de cinéma…
L’histoire nous plonge dans un univers futuriste. Une énorme catastrophe naturelle a chamboulé profondément la planète. Une grande crue a fait que nous découvrons un Miami inondé. Certains quartiers ne sont plus reliés que par voie maritime. Dans ce nouveau monde, a été créé une machine à visualiser les souvenirs. L’utilité de cette technologique est diverse. Certains l’exploite pour retrouver leurs clés égarés le matin, d’autres pour revivre des moments de joie, la police pour résoudre des enquêtes… Je dois bien avouer que ce concept m’a intrigué.
Le personnage principal se nomme Nick. Incarné par Hugh Jackman, il est un ancien vétéran reconverti comme détective privé. Il travaille avec une ancienne collègue et exploite la « cuve », machine à souvenirs. Son quotidien consiste à replonger ses clients dans leur passé. On perçoit dans ce héros une colère cachant une fragilité. On a le sentiment qu’il cherche un sens à sa vie, une raison de se lever chaque matin.
Sa vie va prendre un grand virage quand Mae va apparaitre sur son lieu de travail. Venue retrouver ses clés, elle envoute immédiatement l’enquêteur qui tombe sous son charme. Une histoire d’amour nait puis la jeune femme disparait… Nick s’effondre. Retrouver l’élue de son cœur devient une obsession.  Où est-elle ? Pourquoi est-elle partie ? 
Le scénario s’appuie donc sur la « cuve » pour remonter le passé de Mae et permettre à Nick de trouver des indices permettant de retrouver la trace de sa bien-aimée. Cette technologie est une manière originale de remonter partiellement le temps. Cela donne une dimension proche d’Inception ou Memento par certains aspects. Cela n’est pas pour me déplaire. Je tiens à noter un léger coup de mou dans le scénario au moment du début de l’enquête du héros. Mais il ne dure pas longtemps. La narration change rapidement de braquet. La machine s’emballe et offre une histoire prenante accompagnée d’un joli suspense.
La dimension futuriste du film est un vraiment atout. Elle est bien dosée. Elle nous permet de voyager dans un monde inconnu mais néanmoins familier. La proximité avec la réalité de notre époque facilite l’immersion et la projection. Le travail sur les décors est remarquable. Les villes partiellement englouties sont un personnage du film. La réalisatrice joue remarquablement avec ces nouveaux paysages architecturaux tant pour l’ambiance que pour les scènes d’action. Les rebondissements narratifs sont bien amenés et suffisamment nombreux. J’ai été régulièrement surpris. Mon attachement aux personnages a également aidé mon investissement émotionnel dans le film.
Le casting valorise pleinement le scénario et la réalisation. Est-il besoin de préciser que Hugh Jackman incarne remarquablement cet homme en souffrance et à fleur de peau ? Rebecca Ferguson est particulièrement crédible dans son rôle de femme envoutante, mystérieuse et fragile. J’ai également eu beaucoup de plaisir à retrouver Thandiwe Newton qui incarne ici l’acolyte de Nick. Elle confirme le talent montré dans *Westworld*. Je ne listerai pas tous les seconds rôles mais ils sont tous aussi bons les uns que les autres. Ils participent tous à la crédibilité et à l’intensité dramatique de l’ensemble.
Pour conclure, *Réminiscence* est une agréable surprise. Je l’ai trouvé meilleur que mes attentes le laissaient supposer. Je suis engouffré aisément dans l’histoire. Le travail narratif est de qualité et mis en valeur par les acteurs et actrices. L’atmosphère est dépaysante et prenante. Bref, je le conseille à ceux qui souhaitent se changer les idées et partir à l’aventure. La balade est agréable…