La dystopie sert à Reminiscence de prétexte à un enchaînement mécanique de scènes froides que ne porte aucune mise en scène, et duquel est exclue toute sensualité. Curieux pour un film dont la thématique centrale consiste à explorer le passé par le prisme du souvenir et des sens. Il construit des corps désincarnés dont la plastique échoue à susciter le moindre désir : la relation amoureuse que file le récit s’avère à ce point rapide et dépourvue de vie que nous peinons à croire à la romance entre Nick et Mae.


Il suffit de voir comment la réalisatrice aborde les scènes de sexe : en appliquant les codes de la pornographie relevés d’un voile puritain tout à la fois hors-sujet et grotesque, tel cet enlacement simulé sur la chaise entre deux corps à peine dénudés qui finissent floutés, réduits au contenu d’un verre qui se renverse et dégouline le long de la commode. Voilà qui répugne et agace pendant deux heures.


Ajoutons à cela une narration prêchi-prêcha à la Christopher Nolan – son frère Jonathan est ici producteur –, une vision de la ville après chaos empruntée à l’Inception (2010) de Christopher Nolan – idem –, un duo d’acteurs ternes déjà rencontré dans The Greatest Showman (Michael Gracey, 2017) et vous obtiendrez un produit incolore et inodore, plus artificiel encore que le vibromasseur rose de Mae qui, lui, aurait su davantage nous stimuler.

Créée

le 27 août 2021

Critique lue 2.1K fois

39 j'aime

3 commentaires

Critique lue 2.1K fois

39
3

D'autres avis sur Reminiscence

Reminiscence
Behind_the_Mask
8

Se souvenir des belles choses

Une moyenne de cinq, sur Sens Critique, a tout de l'éliminatoire. Et quand je survole les avis déjà publiés, quasi unanimement en train de descendre le film et de se conformer au bide réservé aux...

le 27 août 2021

47 j'aime

8

Reminiscence
Fêtons_le_cinéma
3

Un vibromasseur sous la commode

La dystopie sert à Reminiscence de prétexte à un enchaînement mécanique de scènes froides que ne porte aucune mise en scène, et duquel est exclue toute sensualité. Curieux pour un film dont la...

le 27 août 2021

39 j'aime

3

Reminiscence
guyness
3

Memories of lourdeurs

Comment distingue-t-on un simple mauvais film d'un joli petit bousin ? Essayons de relever quelques indices. Quand la scénariste te propose un film sur les souvenirs et qu'elle ne fait pas les choses...

le 26 août 2021

33 j'aime

11

Du même critique

Sex Education
Fêtons_le_cinéma
3

L'Ecole Netflix

Il est une scène dans le sixième épisode où Maeve retrouve le pull de son ami Otis et le respire tendrement ; nous, spectateurs, savons qu’il s’agit du pull d’Otis prêté quelques minutes plus tôt ;...

le 19 janv. 2019

86 j'aime

17

Ça - Chapitre 2
Fêtons_le_cinéma
5

Résoudre la peur (ô malheur !)

Ça : Chapitre 2 se heurte à trois écueils qui l’empêchent d’atteindre la puissance traumatique espérée. Le premier dommage réside dans le refus de voir ses protagonistes principaux grandir, au point...

le 11 sept. 2019

77 j'aime

14