Sans déconner, j'ai du vraiment pagayer pour aller au bout de cette purge qui a très trop peu d'intérêt tellement l'histoire est mièvre, médiocre, molle. Même Hugh Jackman paraît totalement hors du coup, d'ailleurs, flirtant parfois avec la léthargie. Hélas il n'a pas sa panoplie de Wolverine qui lui aurait bien servi et il n'a surtout pas un personnage comme Wolverine. Sa composition est aussi inoffensive que le film. Difficile de s'émouvoir, impossible de sauter de son siège, ou même de s'émerveiller de la mise en scène très limitée est décevante. Mais tout le monde a l'air de s'en foutre; Lisa Joy en premier. Et pourtant, il y a de bonnes idées, au départ ! Comme ce Miami revu et immergé qui ne verra au bout d'un compte en deux heures que quelques rares et pauvres scènes "crossoverisant" Blade Runner avec Le Jour d'après et Total Recall.
Ou ne serait-ce que cette machine à faire voyager dans la mémoire qui aurait pu être tellement mieux exploitée si il y avait eu une histoire solide autour. Prenez Equilibrium sans grand budget,
ou même Dark, la série allemande, pour seuls exemples ! Et dans la quasi même veine, vous en avez d'autres plus réussis comme le film Renaissance ( 2015 ) de Tarsem Sighn avec un Ryan Reynolds plus investi ou encore Source Code de Duncan Jones avec Jake Gyllenhaal.
Au niveau de l'histoire, ces films sont tellement plus aboutis et plus intenses. Ici, on s'ennuie dur.
Il y avait donc un bon matériau, mais il manque toute la chair. Et l'histoire que nous pond Lisa Joy est aussi pauvre que prévisible, sans goût, sans suspense, sans audace; facile; limite paresseuse.
Même la scène étonnante jouée par Marina de Tavira aurait pu être intéressante dans un autre film
alors qu'ici, elle n'a ni queue ni tête, contraste, et injecte même de la pâte Westworld qui n'a rien à faire là. Il faut dire que dans Westworld, il y a un scénario très alambiqué et une vraie galerie de personnages dont elle a extrait intelligemment la toujours impeccable Randiwe Newton mais pour lui servir de la soupe et lui offrir surtout un personnage aux antipodes de celui qu'elle tient dans la série. Et elle a beau faire ce qu'elle peut, dur dur de rehausser l'ensemble tellement c'est creux. Rebecca Ferguson a beau avoir un charme fou, il ne sert rien du tout et son jeu sonne hyper creux lui aussi (même si elle mitonne, on l'aura vite compris). Quant aux allusions visuelles à Blue Velvet, Totall Recall, Blade Runner, le Jour d'Après, et j'en passe, elles montrent à quel point Lisa Joy ne sait pas du tout où elle s'est embarquée et son film rame autant qu'on rame avec lui.
Ceci étant ! Je n'en attendais pas trop en voyant la bande annonce qui annonce la couleur.
Parfois, cela a du bon de la voir même si je m'abstiens, de manière générale, ça donne une idée de la chose et la chose ici est vraiment mauvaise, pas surprenante, donc. Dommage. Encore un film de SF raté. Indigne tout de même de Lisa Joy qui a oeuvré avec force et inventivité dans la série pourtant SF "Westworld". Mais elle n'était pas seule, aussi. Elle avait le frère Nolan comme binôme. C'est sûrement là que le bas blesse. On voit bien que son absence pèse. Autant que les moyens viennent vite à manquer quand il s'agit d'en montrer un peu plus de sa "vision" de Miami sous l'eau, et Lisa Joy se contente de nous lâcher quelques barques-taxi et une esquisse de village flottant. C'est un peu léger. Tout cela sent le studio à plein nez ! N'auraient-ils pas tourné à la hâte dans le Réservoir de la Paramount ? La machine n'a pas du coûter cher, alors quoi ? Les acteurs étaient-ils trop payés ? C'est dur de faire un long de science-fiction quand on n'a pas de l'or en barre, et quand on en a, encore faut-il les moyens derrière pour le mettre en image. On verra avec Dune...
D'ici là, retourne à Westworld, Lisa Joy, ta série au moins a une matière "infinie" à condition de ne pas pédaler dans la soupe comme ici, mais Jonathan y veillera.