Renaissance
6.3
Renaissance

Long-métrage d'animation de Christian Volckman (2006)

Paris, 2050 et quelques. Le capitaine Caraz, est chargé d'enquêter sur l'enlèvement d'une scientifique de haut vol. L'affaire, comme on peut s'en douter, est bien plus compliquée que prévu.

Cela fait plaisir de voir la France produire dès films d'animation ambitieux et risqués, tant d'un point de vue graphique que narratif. On a vu Kirikou et les Triplettes de Belleville, maintenant on peut applaudir le remarquable Renaissance.

Graphiquement d'abord. Le noir et blanc très contrasté (un peu style Sin City) couplé à une animation très fluide (merci le motion capture) forme un graphisme original et une ambiance forte. En plus, c'est beau. L'architecture du Paris cyberpunk de 2054 est une merveille, mélange d'acier et de verre, d'Haussman et de Blade Runner, le mélange pyramide du Louvre étendu à tout Paris. Et certains endroits ont peu changé, comme le métro ou le bon vieux carrelage blanc encadre des rames effilées, tandis que d'autres sont résolument futuristes. Superbe.
La technologie emprunte directement au cyberpunk, on pense souvent à Ghost in the Shell - en plus discret. Pas de robot ni de voitures volantes, mais des liens de communications cyber, des tenues de camouflage optique, des systèmes de visée intégrés à l'œil. Là encore, le visuel est très réussi.

A noter, la mise en scène très réussie avec une camera très dynamique qui joue beaucoup sur la profondeur, les effets de miroir et de transparence pour de très jolis plans. L'utilisation de ces effets évite les scènes de dialogue ennuyeuses.

L'intrigue est solide. Avec un scénario écrit par deux pointures de la littérature de Série noire française, on apprécie l'enquête et ses mystères et rebondissements, et surtout une caractérisation des personnages qui sait jouer avec les archétypes du film noir. En tête, on a le capitaine Caraz, sorte de croisement entre un super-flic tête brûlée du cinéma moderne et un détective de série noire des années 40 (à la fois Vincent Cassel et Humpfrey Bogart). Autour de lui on trouve des femmes fatales, des indics sordides, des hommes d'affaires véreux, des chefs mafieux intouchables et des scientifiques inquiétants. Des personnages dont beaucoup ne sont pas ce qu'ils paraissent... comme dans un bon vieux Bogart.

Reste un défaut. Le seul que j'ai vraiment trouvé, mais il est de taille. Les voix sont à chier. Vraiment. Quand on voit combien ce film est soigné sur tous les autres plans, on se désole vraiment de ces dialogues souvent subtils et à double sens qui tombent à plat car énoncés sans conviction par une pseudo-actrice. Dommage.
Khaali
7
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le 11 oct. 2010

Critique lue 330 fois

Khaali

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